Sécurité routière : un comité interministériel pour quoi faire ?
Interpellé par la hausse des accidents de la route, le gouvernement a décidé à la hâte une réunion d’un comité interministériel sur la sécurité routière avant la rentrée. Mais il est probable que le gouvernement décidera une nouvelle fois de légiférer en durcissant les normes mais sans conséquences sur sa politique de prévention et surtout de contrôle. La question en effet ne se pose pas en termes de nouvelles dispositions législatives mais en termes de gouvernance sur le terrain des forces chargées de la gestion de la sécurité routière. Or comme le dénoncent les syndicats de police pour l’instant c’est surtout la politique du chiffre qui constitue la colonne vertébrale de la politique dans ce domaine. Du coup on privilégie le nombre d’infractions accessoire voire dérisoires au lieu de se focaliser sur les deux facteurs essentiels d’insécurité à savoir l’alcool et la vitesse. Sans parler de certaines drogues. De toute évidence, il y a un manque de volonté politique mais aussi de professionnalisme en matière de gestion de la sécurité routière. De ce point de vue, il serait souhaitable que le gouvernement soit plus attentif aux propositions des différents acteurs notamment exprimés dans le cadre du conseil national de la sécurité routière. Malheureusement la haute fonction publique considère toujours ce genre de conseil comme accessoire voire inutile. Se pose la question de la création d’un corps de contrôle uniquement affecté à la gestion de la sécurité routière alors que pour l’instant ce problème relève de différentes administrations, de différents ministères, de différentes forces de l’ordre. Manuel Valls a donc annoncé la tenue « à la sortie de l’été » d’un comité interministériel de sécurité routière (CISR), qui ne s’est plus réuni depuis mai 2011, alors que la mortalité routière repart à la hausse. « Nous tiendrons un comité interministériel à la sortie de l’été pour faire un point sur la mise en œuvre des mesures » annoncées le 26 janvier, a déclaré le Premier ministre, en déplacement avec le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve dans les Alpes-de-Haute-Provence. Ces déclarations interviennent au lendemain de la révélation par Le Journal du Dimanche d’un rapport de l’Inspection générale de l’administration (IGA) de juillet 2014, pointant notamment un manque de collaboration interministérielle. »L’interministérialité semble reculer (…) L’interministérialité de la politique de sécurité routière doit s’appuyer sur la tenue périodique de comités interministériels de la sécurité routière et une collaboration interministérielle forte, notamment entre ministère de l’Intérieur et ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie« , affirmait le rapport.
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