Écotaxe : à nouveau enterrée ?
Le Premier ministre, Manuel Valls, semble avoir enterré pour une seconde fois la fameuse Échos taxe. Il faut dire que cette disposition fiscale ressemblait de très près à une véritable cathédrale administrative. Sa perception était en outre très coûteuse puisqu’elle devait apporter près de 20 % des recettes au concessionnaire. En outre et surtout, cette taxe visant à améliorer les transports en commun et les infrastructures pesait uniquement sur le transport de marchandises. Or il s’agit surtout d’opérer des transferts de la voiture individuelle vers le transport collectif puisque pour ce qui concerne le transfert de fret il semble malheureusement qu’on est renoncé à tout report modal. L’écotaxe aurait été avantageusement remplacée par des centimes additionnels à la Tipp d’autant que le coût du carburant et particulièrement bas dans la période. On n’aurait même pu imaginer de rétablir la Tipp qui permet de lisser les variations de prix du carburant. Le gouvernement n’envisage donc pas de créer ou de permettre la création d’une écotaxe au niveau des régions, idée relancée cette semaine par l’ancien ministre des Transports Frédéric Cuvillier mais toujours vivement combattue par les transporteurs routiers, a-t-on appris mardi à Matignon. « Le gouvernement n’envisage pas du tout d’ouvrir cette possibilité », a-t-on dit au cabinet du Premier ministre. Dans une interview aux Echos de lundi, Frédéric Cuvillier, maire de Boulogne, disait souhaiter la mise en œuvre d’une taxe pour les poids lourds dans la future grande région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Chantal Jouanno avait pour sa part émis l’idée pour l’Ile-de-France, dont elle est conseillère régionale UDI, de taxer les poids lourds en transit. La ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, avait alors estimé qu’il s’agissait d’une « bonne idée, non seulement pour la région Ile-de-France mais également pour d’autres régions, comme l’Alsace ». Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale et candidat PS aux régionales en Ile-de-France, s’est également prononcé en faveur d’un tel dispositif. « Je suis favorable à une écotaxe. C’est pour ça que j’étais favorable au texte tel qu’il avait été présenté au départ », a-t-il dit lundi sur RTL. Le gouvernement a suspendu sine die le projet d’écotaxe, cible du mouvement de contestation des « bonnets rouges bretons », à l’automne dernier. La taxe devait contribuer au financement des infrastructures de transports. Dans sa proposition, Frédéric Cuvillier souligne que sa région doit « bénéficier des circulations internationales et non pas uniquement subir la pollution qui en résulte ». D’autres idées d’écotaxe régionale ont vu le jour récemment, notamment dans un rapport parlementaire qui proposait de faire contribuer le transport routier de marchandises dans les Alpes au financement de la future liaison ferroviaire Lyon-Turin. Les transporteurs sont fermement opposés à toute relance de l’écotaxe et relèvent qu’il n’est pas possible, aux termes du droit européen, de l’imposer uniquement aux camions étrangers.
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