Prix du porc : la guerre continue

Prix du porc : la guerre continue

 

Comme on pouvait s’y attendre rien n’est réglé dans la filière porcine. Certes le gouvernement a fixé un  objectif pour le prix du kilo : mais les différents acteurs de la filière ne sont pas d’accord sur le sujet témoin  la décision –de deux industriels majeurs de la transformation de viande, la Cooperl et Bigard/Socopa qui  n’ont pas participé lundi au Marché du Porc Breton (MPB) à Plérin (Côtes d’Armor). Les deux industriels jugent trop cher le cours du porc, fixé à 1,40 euro le kilo avec le gouvernement à la mi-juin, pour soutenir les éleveurs en difficulté, a-t-on appris auprès des acteurs de la filière.  »La Cooperl et Bigard/Socopa nous ont annoncé qu’ils ne participeraient pas au marché ce lundi », a déclaré Jean-Pierre Joly, directeur du MPB dont les cours, fixés deux fois par semaine, servent de référence au plan national. En fait on tourne un peu en rond concernant les responsabilités respectives des éleveurs, des industriels et de la grande distribution. Avec comme dans beaucoup d’autres secteurs économiques des charges et des normes qui plombent la compétitivité de tous les acteurs français. La grande distribution porte toutefois une responsabilité particulière pour avoir imposé partout le prix le plus bas y compris au détriment de la qualité et des conditions d’hygiène et de santé. Qui saura par exemple dans quelle condition ont été élevés les porcs qui transitent dans les abattoirs allemands ?  De ce point de vue le label viande provenant de l’union européenne entretient toutes les confusions. Le consommateur lui-même n’est pas sans responsabilité pour avoir trop souvent privilégié le seul prix au détriment de la qualité gustative et de ce point de vue une rééducation  de beaucoup de consommateurs  reste à faire.  Le prix actuel du porc s’établit à environ 1,40 euros le kilo, objectif fixé par le gouvernement à la mi-juin avec les acteurs de la filière pour tenter de résoudre la crise traversée par les éleveurs de porcs français. Mais les industriels de l’abattage l’estiment trop élevé par rapport aux concurrents européens.  Selon un communiqué du syndicat des industriels de la viande (SNIV-SNCP), la production, « soutenue par les pouvoirs publics (…), obtient les prix les plus élevés d’Europe, sans trop se soucier du devenir des abattoirs », alors qu’en face « le secteur charcuterie-salaison considère que les viandes européennes sont meilleures que les viandes françaises (elles sont en réalité moins chères) » et que la grande distribution « n’a pas encore renoncé à sa politique de guerre des prix ». Dans un courrier daté du 6 août envoyé à ses adhérents, la Cooperl explique que pendant qu’ »une volonté ‘politique’ de court terme a réussi à porter le cours à 1,40 euro », « l’Allemagne abaissait brutalement son prix d’achat » et « à ce jour, 25 centimes séparent le cours français du cours allemand ». « Les capitaux de la Cooperl sont la propriété de ses adhérents, ils n’ont pas vocation à financer un cours politique, pour tenir la tête hors de l’eau à une partie de la production française », estime la coopérative. « Notre effort ira en totalité à l’abattage et à la valorisation des porcs de nos adhérents » ajoute la Cooperl, qui annonce en revanche la suspension de ses achats externes au cadran à compter de lundi. Paul Auffray, le président de la Fédération nationale porcine (FNP), a dénoncé lundi un « chantage et une prise en otage des éleveurs » par Bigard et par la Cooperl, qui « voudraient que les prix baissent de 15 centimes par kilo » par rapport à leur niveau actuel.

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