Allemagne : 20% d’origine étrangère
L’immigration constitue la principale préoccupation des européens, pourtant il faut bien constater une contradiction entre cette préoccupation et les réalités sociales et économiques. En effet si les populations d’origine immigrée augmentent c’est essentiellement dû aux vagues liées à des demandes de main-d’œuvre. Aussi aux liens culturels et familiaux qui s’établissent ensuite. En Allemagne par exemple, Selon statistique, l’institut statistique Destatis -l’Insee allemand- 20,3% de la population allemande seraient issus de l’immigration. Un chiffre qui prend en compte les immigrés (naturalisés ou non) depuis 1950 mais aussi leurs enfants nés sur le territoire allemand. Ainsi 56% de ces citoyens dont les ascendants sont venus chercher meilleure fortune dans le pays le plus peuplé d’Europe sont aujourd’hui détenteurs d’un passeport allemand. Avec un cinquième de sa population d’origine étrangère, l’Allemagne fait donc désormais quasiment jeu égal avec la France. La comparaison est certes sujette à caution, l’Insee ayant rarement distingué dans son décompte de la population les Français issus de l’émigration de ceux qui le sont depuis plusieurs générations. Quelques données existent néanmoins. En 2008, l’Insee avait établi une évaluation, prenant pour base son dernier recensement. L’institut statistique établissait alors à 6,7 millions le nombre de descendants directs d’immigrés (l’un des deux parents ou les deux). A l’époque, la France comptait par ailleurs 7,1 millions d’habitants nés à l’étranger. Autrement dit, voici 7 ans, 21,6% de la population française répondait à la définition retenue par les Allemands pour évaluer l’importance de la population « issue de l’immigration » installée sur son territoire. Mais si, désormais, l’Allemagne apparaît clairement comme une terre d’immigration, l’origine de ses citoyens venus d’ailleurs reste globalement très différente de ce qu’on observe en France ou au Royaume-Uni. Essentiellement pour des raisons liées à l’histoire. Les Allemands n’ont jamais eu, à proprement parler, d’empire colonial. Leur langue ne s’est pour ainsi dire pas exportée. Elle n’a jamais eu de « réservoir naturel » d’immigration. Du temps où le pays accueillait les travailleurs étrangers à bras ouverts à la fois pour compenser le manque de manœuvre et profiter du boom économique de l’après-guerre, les plus nombreux à répondre à l’appel furent des Turcs et des Européens du Sud. Entre 1955 et 1973, la RFA avait encadré ces flux migratoires en signant des accords bilatéraux avec une demi-douzaine de pays pour accueillir ce que les Allemands appelaient alors les « Gastarbeitern » (terme créé après-guerre signifiant « travailleurs invités »). L’immigration plus récente se révèle quelque peu différente. La forte croissance économique observée en Allemagne depuis 2010, a notamment attiré des ressortissants de l’Union Européenne pouvant profiter, sans avoir à demander de visas, d’un marché de l’emploi très porteur. Leur nombre s’est littéralement envolé. Ils sont 620.000 de plus qu’en 2011. La grande majorité est issue d’Europe centrale. L’Allemagne compte ainsi 179.000 Polonais (+16,7%) 109.000 Roumains (+28,7%) et 53.000 Bulgares (+79,4%) de plus qu’en 2011. Mais les rangs des Italiens expatriés ont également fortement grossi (+16,4% soit 55.000 habitants de plus). De même pour les Grecs (+17,4% soit 35.000 de plus).
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