Crise viande lait : Un avertissement de la commission européenne à la France
C’est sans doute pour satisfaire aux protestations de l’Allemagne mais aussi de l’Espagne que la commission européenne a souhaité que la libre circulation des marchandises puisse être assurée en France. Il s’agit d’un avertissement de pure forme qui n’aura sans doute guère d’effet sur la détermination des producteurs de viande et de lait. À cet égard la commission a assuré le service minimum en réaffirmant le principe sacré du libre-échange des biens à l’intérieur de l’Europe. Principe d’autant plus sacré qu’il résume toute la philosophie européenne. La question fondamentale des conditions de concurrence a bien entendu été évacuée de-même que la question sanitaire et la qualité des produits. D’une certaine manière la commission a botté en touche alors que le problématique est européenne La Commission européenne a demandé mardi à la France de garantir la libre circulation des marchandises entravée ces derniers jours par des actions d’éleveurs en colère, notamment à la frontière avec l’Allemagne. Des barrages ont encore été érigés dans la matinée en Moselle, quelques heures avant une réunion à Bercy entre ministres et banquiers sur les conditions de mise en œuvre du volet financier du plan d’urgence annoncé la semaine dernière. Les manifestants ont contrôlé les camions frigorifiques pour intercepter les produits étrangers et attirer l’attention des pouvoirs publics sur ce qui constitue selon eux des « distorsions de concurrence » entre la France et les autres pays européens. Gilles Becker, secrétaire général de la FDSEA Moselle, a expliqué avoir trouvé des produits, dont des bretzels et du lait, estampillés ‘made in France’ mais produits en Allemagne. « On est un peu surpris, on avait un accord avec la grande distribution pour privilégier les produits français », a-t-il dit. « La viande allemande n’est pas plus mauvaise que la viande française, le lait allemand n’est pas plus mauvais que le lait français mais la distorsion de concurrence est difficilement acceptable. » A Bruxelles, un porte-parole de la Commission, Daniel Rosario, a déclaré à la presse que l’exécutif européen était en contact avec les autorités françaises. « On les a priées de nous tenir informés des entraves potentielles à la libre circulation des marchandises et de nous notifier les mesures prises pour résorber les entraves », a-t-il précisé. Les agriculteurs français protestent notamment contre les prix auxquels ils vendent leurs produits et des conditions de marché défavorables.