Grèce : marchands de tapis
Les discussions continuent, elles avancent puis elles reculent. Elles progressent puis stagnent, un peu le même processus que chez les marchands de tapis. Le tout pour trouver un accord bâtard puisque la Grèce ne pourra jamais rembourser intégralité de sa dette mais il ne faut pas le reconnaître. Mais on ne souhaite pas non plus le défaut. Pas plus que Tsipras ne veut reconnaitre qu’i fera un peu d’austérité. Finalement du temps perdu pour rien pour déboucher sur un accord, partiel, temporaire avec beaucoup d’engagements virtuels. , le gouvernement de gauche radicale grecque a pour la première fois depuis le début des négociations retiré des propositions qu’il avait présentées à ses créanciers, afin de satisfaire l’opinion publique et son parti. Le tout alors que l’accord, s’il est trouvé, devra obligatoirement être ratifié par le Parlement grec. Selon des sources gouvernementales grecques, deux propositions ont été retirées de la liste, dont l’augmentation des cotisations sur les retraites jugée impopulaire. La partie grecque cherchait, selon ces sources, à les compenser par d’autres mesures financièrement équivalentes. Un des points de blocage vient du fait que la Grèce « insiste pour obtenir un transfert d’une partie de sa dette » détenue par la Banque centrale européenne vers le fonds de soutien de la zone euro, le MES, à des taux et des conditions plus intéressantes pour elle, a indiqué le ministre autrichien des Finances, Hans-Jörg Schelling. « Pour de nombreux pays, c’est un troisième programme (d’assistance) déguisé », a-t-il souligné. La question de la viabilité de la dette doit être « abordée » dans les discussions en cours, qui portent sur la survie financière immédiate de la Grèce, a estimé le ministre français Michel Sapin, même si ce n’est pas le dossier « le plus urgent ». Mais les Européens freinent des quatre fers sur ce dossier et se refusent à une solution qui serait synonyme pour eux de pertes financières. Les négociations sont également difficiles en raison de la position du FMI, selon Athènes, qui accuse l’institution de Washington d’intransigeance « criminelle ». Alexis Tsipras s’en est d’ailleurs pris clairement au FMI mercredi en déplorant « l’insistance de certaines institutions (les créanciers, Ndlr) qui n’acceptent pas des mesures compensatoires » présentées par la Grèce en vue d’obtenir l’aide financière nécessaire à sa survie.
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