Remontée de l’inflation : avec ou sans croissance ?
Pour les autorités européennes on se réjouit du léger retour de l’inflation, signe qui indiquerait qu’on éloigne de la déflation. En réalité rien n’est sûr car en fait cette inflation est seulement de 0,3% sur un an. Par ailleurs si ce n’est pas la déflation , la croissance, elle, est très faiblarde( on risque détourner autour de 1% à peine en 2015). Si la croissance n’est pas plus dynamique, la pression sur les prix va continuer de se manifester surtout sur les prix à la production. En outre compte tenu de la concurrence internationale dans un environnement mondial au surplus morose, on pourrait confondre désinflation et déflation ; On peut très bien avoir uen petite croissance sans nécessairement avoir en même temps de fortes hausses des prix ( tout dépendra aussi des taux de change). . Du coup l’indicateur qui mesure les prix n’est pas forcément pertinent pour pronostiquer uen reprise. Cependant on se sent une pu rassurés à la Commission européenne et la Banque centrale. La perspective de l’entrée de la zone euro dans une spirale déflationniste , qui serait destructrice pour l’activité économique, s’éloigne. Les prix ont grimpé de 0,3 % sur un an au mois de mai dans l’Union économique et monétaire, a annoncé Eurostat, hier. C’est la première fois en six mois que les prix augmentent. Mieux, même sans tenir compte des prix les plus volatils (l’énergie, le tabac et les produits alimentaires), l’inflation a aussi remonté par rapport au mois d’avril. Pour les économistes de Morgan Stanley, « le point bas de l’inflation de la zone euro est derrière nous ». Ceux de Natixis abondent en ce sens, considérant que ce rebond de l’inflation « est un signe bienvenu que la reprise se propage doucement au marché du travail et aux salaires ». Comment expliquer ce retournement de tendance alors que, il n’y a encore que quelques mois, le monde entier craignait que l’économie européenne s’enfonce dans un marasme dont il serait difficile de sortir ? Manifestement, la décision de la Banque centrale européenne (BCE) de lancer un programme massif de rachats d’obligations d’Etat – 60 milliards d’euros par mois jusqu’en septembre 2016 – est en train de porter ses fruits. « Sur le plan psychologique, cette décision a eu un impact positif : les anticipations d’inflation en zone euro sont remontées depuis quatre à cinq mois », explique Gilles Moec, chef économiste de Merrill Lynch Bank of America. Les anticipations d’inflation à moyen terme des investisseurs sont proches de 1,8 % alors qu’elles étaient à peine de 1,6 % il y a huit mois. Parallèlement, cette politique monétaire ultra-accommodante de la BCE a nourri la dépréciation de l’euro ces derniers mois, ce qui renchérit les importations en Europe et augmente donc l’inflation. Toutefois, « il faut rester prudent, tempère Gilles Moec. La dynamique déflationniste a été enrayée dans la zone euro, mais nous ne sommes pas encore revenus au niveau du taux d’inflation cible de la Banque centrale européenne, à savoir proche de 2 % par an. La chute des prix s’est arrêtée, mais ce n’est pas pour autant que l’inflation accélère franchement. »
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