FIFA : le système Blatter et la corruption
Blatter et le FIFA sont tombés grâce à l’enquête déterminée du FBI. Pourtant les faits de corruption sont connus depuis longtemps. Il suffit d’ailleurs de rappeler le parcours de Blatter pour se rendre compte du parcours de quasi maffioso de Blatter. En 2014, l’ancien président de la fédération anglaise de football lord David Triesman, compare Sepp Blatter à Vito Corleone, et dit de la FIFA qu’: « Elle possède une longue tradition de pots-de-vin, magouilles et de corruption », La Fifa se conduit comme une « famille de mafieux », « La corruption a été érigée en système ». Au début des années 1980, Sepp Blatter grimpe dans la hiérarchie de la FIFA. En novembre 1981, il est nommé secrétaire général de l’association. Selon la journaliste Barbara Smit et le professeur Alan Tomlinson, cette nomination est due à Dassler afin d’écarter Helmut Käser, secrétaire général depuis 1961. Le patron d’Adidas aide Havelange puis Blatter dans leur conquête du pouvoir, payant une partie du salaire de Blatter qui a son bureau à Landersheim, au siège d’Adidas France, quand il entre à la FIFA. Le journaliste d’investigation Andrew Jennings prête ce commentaire à Dassler « on va installer ce type [Blatter] dans la place, il est bien, il est des nôtres »..Au printemps 1998, il se porte candidat à la présidence de la FIFA. Il accède à ce poste le 8 juin de la même année alors que Lennart Johansson était favori, ce qui suscite des rumeurs de tentative de corruption de la part de l’entourage de Blatter, le président de la Fédération de Somalie de football Farah Weheliye Addo étant chassé de la FIFA après avoir dénoncé ces pratiques. La présidence de Sepp Blatter est marquée par de nombreux scandales, l’achat de votes lors des élections ou de la désignation des pays organisateurs de la coupe du monde. Le dernier scandale en date tant celui du Qatar. Des scandales dénoncés par la publication de deux livres très critiques envers sa gestion de la FIFA. David Yallop publie ainsi en 1999 How They Stole the Game (Comment ils ont volé le jeu). Il y dénonce la gestion de João Havelange. Dans la même veine, Andrew Jennings publie en 2006 Carton rouge !, où il dénonce la gestion de Sepp Blatter en reprenant nombre de données déjà publiées par Yallop (élections « truquées » en 1996 et 1998, par exemple), ainsi que des accusations de corruption liée à la société de marketing ISL (spécialisée dans les droits TV et commerciaux de la FIFA). ISL a été mise en faillite en 2001 puis liquidée judiciairement. La FIFA tente, en vain dans les deux cas, de faire interdire la publication de ces ouvrages. Dès l’année 2001, le juge d’instruction du canton de Zoug Thomas Hildbrand, spécialisé dans les crimes et délits économiques, mène son enquête sur la société désormais en faillite ISL. Ses investigations l’amènent à perquisitionner dans les bureaux de la FIFA à Zurich en novembre 2005, en raison de forts soupçons de détournement de fonds et de corruption. En mai 2002 déjà, le secrétaire général de la FIFA, Michel Zen-Ruffinen, avait publiquement dénoncé les dysfonctionnements au sein de l’association de football et critiqué le « système Blatter ». Un mois plus tard, il était contraint de démissionner. En 2014, la FIFA dépense 25 millions de francs pour la participation à un film fiction qui a couté 28 millions de francs, « United Passions » supposé être à la gloire d’un Sepp Blatter incarné par Tim Roth. Présenté au festival de Cannes le 18 mai 2014, le film noté récolte une note de 2.8 sur 10 par le site IMDB. Blatter quelques jours après sa ré réélection démissionne donc sous les coup de l’enquête du FBI. Mais il reste encore six mois sans doute pas pour réformer la FIFA comme il l’annonce mais pour magouiller les transferts de fonds et éviter-peut-être-être la prison.
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