Elections Espagne : la montée des indignés

Elections Espagne : la montée des indignés

 

Coup de semonce en Espagne avec la montée de Podemos. Quatre ans après la naissance du mouvement des indignés, les Espagnols ont exprimé lors des municipales et régionales leur ras-le-bol de l’austérité et de la corruption gangrénant la politique.  A Barcelone, la liste de l’ »indignée » Ada Colau, une militante anti-expulsions, est arrivée en tête devant celle du maire nationaliste sortant Xavier Trias. A Madrid, la liste de « Ahora Madrid » dirigée par une ancienne juge de 71 ans, Manuela Carmena, et comprenant notamment Podemos, est deuxième après celle du Parti populaire (PP) sortant (20 conseillers contre 21). Elle pourrait gouverner avec l’appui des socialistes (neuf sièges), Ciudadanos arrivant quatrième (sept sièges).  Pedro Sanchez, secrétaire général du PSOE (25% des voix au niveau national), a lui estimé que les Espagnols voulaient un coup de barre à gauche, et assuré que son mouvement ferait en sorte qu’il y ait « des gouvernements progressistes ». Sur l’ensemble du pays, le PSOE et le PP n’ont plus que 52% des suffrages contre 65% en 2011.  Pour la droite, le camouflet est clair. Le parti « va perdre le gouvernement de communautés autonomes (régions) très importantes… et des villes de province », a admis sur la radio Cadena Ser la candidate à la présidence de la région de Madrid, Cristina Cifuentes, de l’aile modérée du PP: les électeurs veulent « que nous changions de comportement et davantage de proximité ». Le PP, qui dirigeait 13 régions sur 17, a perdu 2,5 millions d’électeurs même s’il reste premier en termes de voix (27%).  Il pourrait être chassé du pouvoir dans six régions: en Estrémadure (ouest), où le PSOE est en tête, et dans cinq autres par le jeu des alliances: Aragon (nord), Cantabrie (nord), Castilla La Mancha (centre), les Baléares (est) et enfin son bastion de Valence (est), gangréné par la corruption. Le chef du gouvernement Mariano Rajoy s’est pourtant dit sûr d’être reconduit au pouvoir à la fin de l’année.   »Je suis absolument convaincu qu’aux prochaines élections les Espagnols vont reconnaître l’effort » du gouvernement pour surmonter la crise, a-t-il dit. Et il a écarté « tout type de changement au gouvernement et au sein du parti » après le revers de dimanche.

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