Air France : en survie ?
C’est en substance ce qu’a déclaré le PDG devant les actionnaires de la compagnie. Survie parce que les résultats financiers sont mauvais, survie parce la compétitivité est absente, survie parce que la qualité n’est pas à la hauteur des coûts et des tarifs . Survie parce que sur la tendance des compagnies comme Air France seront mangées par les compagnies à bas coûts et les compagnies du Golfe. Il est évident que si Air France continue de se comporter comme une sorte administration aérienne ( avantages sociaux compris notamment en matière de productivité) cette entreprise coulera à terme. Le PDG d’Air France-KLM a donc annoncé jeudi une période de « dure tourmente » aux actionnaires, qui l’ont très largement reconduit, et a appelé au soutien des pouvoirs publics pour assurer la survie des compagnies européennes en Europe. Les actionnaires du numéro deux européen du transport aérien ont reconduit Alexandre de Juniac au poste d’administrateur du groupe pour quatre ans avec un score de 94,21%, lui permettant sans surprise de demeurer à son poste de PDG. « Je ne vous ai pas promis aujourd’hui un avenir serein, je vous ai promis une dure tourmente et des mesures d’adaptation qui doivent être courageuses et vigoureuses », a-t-il dit aux actionnaires lors de l’assemblée générale annuelle du groupe franco-néerlandais. Le groupe, qui a supprimé quelque 8.000 emplois en trois ans, a démarré fin décembre 2014 les négociations avec le personnel de KLM et en mai avec celui d’Air France à la suite des élections syndicales. Au sein de la compagnie française, où 800 suppressions d’emplois supplémentaires ont d’ores et déjà été annoncées en février, la direction espère boucler les négociations en septembre-octobre et annoncer alors de nouvelles « décisions ». Les efforts « importants » à nouveau demandés aux salariés des deux compagnies ne produiront tous leurs effets qu’avec la mobilisation de l’ensemble des acteurs du secteur aérien, des pouvoirs publics aux aéroports en passant par les directions de l’aviation civile, a précisé Alexandre de Juniac. « En Europe, s’il n’y a pas une mobilisation de tous les acteurs concernés, la survie des compagnies aériennes sera un jour à moyen terme remise en cause », a-t-il ajouté. Air France-KLM et ses principales concurrentes, l’allemande Lufthansa et IAG regroupant British Airways et l’espagnole Iberia, sont prises en étau entre les ambitions des compagnies du Golfe sur le long-courrier et la compétitivité des « low cost » comme easyJet sur le court-courrier.
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