Japon : la croissance fait du yo-yo
L a croissance au Japon faiat du yo-yo comme l’économie mondiale. La croissance s’est accélérée au premier trimestre au Japon, mais l’activité manufacturière s’est contractée en avril pour la première fois depuis près d’un an, à en croire l’indice des directeurs d’achats (PMI) Markit/JMMA publié vendredi et descendu à 49,9. Le pays sort difficilement de la récession. Ses entreprises renâclent à investir malgré des bénéfices records et les consommateurs continuent de tenir fermement serrés les cordons de la bourse. Dans ce contexte, la Banque du Japon (BoJ) peine à respecter son engagement de redresser l’inflation à 2% alors qu’elle fait massivement tourner la planche à billets. L’inflation de base a certes atteint 2,2% sur un an en avril mais elle devrait replonger vers zéro en mai lorsqu’aura disparu l’effet de la hausse de la TVA intervenue le 1er avril 2014. Contrairement aux espoirs de la BoJ, ses injections de liquidités n’entraînent pas non plus de revalorisation des salaires. Les statistiques montrent que les salaires de base n’ont quasiment pas évolué en mars et que les salaires réels, ajustés de l’inflation, déclinent depuis désormais deux ans. La croissance s’est cependant accélérée au premier trimestre au Japon, qui se relève doucement d’une récession, mais la consommation des ménages reste atone, un défi pour le gouvernement et la Banque du Japon (BoJ) aux prises avec une déflation tenace. Le produit intérieur brut (PIB) a progressé entre janvier et mars de 0,6% d’un trimestre sur l’autre, après une expansion de 0,3% dans les trois derniers mois de 2014, selon des statistiques publiées ce matin. Si certains économistes ont salué « de bons chiffres du PIB », tous n’étaient pas de cet avis. « L’accélération s’explique essentiellement par le bond constaté au niveau des stocks » (des entreprises), a ainsi estimé Marcel Thieliant, de Capital Economics, qui prédit « un ralentissement » au deuxième trimestre et une croissance « proche de zéro » sur l’ensemble de 2015. Point noir, la consommation des ménages, fortement ébranlée par une augmentation de la TVA nippone en avril 2014, a encore manqué d’éclat en ce début d’année. La faute à des rémunérations qui ont tendance à stagner dans un marché du travail certes quasiment en plein emploi (taux de chômage de 3,4%), mais où la précarité progresse. En 2014, le Japon a vu son PIB se contracter de 0,1%, un revers pour le gouvernement, après une croissance de 1,7% en 2012 et de 1,6% en 2013.
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