Limitation 80 kms heure : expérimentation qui ne prouvera rien
Une expérimentation sera tentée sur deux petits tronçons. Une expérimentation qui ne prouvera pas grand-chose sinon qu’il faut diminuer la vitesse dans les zones très accidentogènes mais pas nécessairement sur d’autres zones. A cet égard les limitations devraient être beaucoup plus fines et adaptées à chaque section de tronçon. Dans certains cas 80 kms heures c’est encore beaucoup trop, dans d’autres c’est ridicule car il n’y a pratiquement aucun risque ( nombre de départementales sont d’anciennes nationales depuis la décentralisation) . Pour ces départements, la circulation à 80 km/h sur des routes nationales va bientôt devenir une réalité. L’expérimentation, qui devrait démarrer cet été, est d’ores et déjà prévue sur trois tronçons. Deux zones viennent d’être dévoilées. La première ? Dans l’Allier à hauteur de Chemilly, sur une trentaine de kilomètres alors que la seconde se situe en Haute Saône, sur la nationale 57, entre Vesoul et Rioz dans une zone particulièrement accidentogène de 13 kilomètres. Le gouvernement a passé la seconde, mais l’heure n’est pas à la précipitation pour autant. Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé une période d’expérimentation d’au moins deux ans. Un test bien trop timide aux yeux de la Ligue contre la violence routière. « Il préfère faire une petite observation sur quelques dizaines de kilomètres ce qui finalement ne convaincra personne ou presque », a déploré Chantal Perrichon, la présidente de l’association. Le CISR estime qu’abaisser la vitesse sur l’ensemble des routes nationales permettrait d’épargner 400 vies par an. Dans ce cas, pourquoi attendre, s’interroge Chantal Perrichon qui réclame notamment que les questions de sécurité routière ne dépendent plus du ministre de l’Intérieur mais soient directement rattachées au Premier ministre. « Il y a un problème de gouvernance en matière de sécurité routière », a-t-elle critiqué. Inflexible sur le sujet, Bernard Cazeneuve a toujours refusé de généraliser cette expérimentation. « Il faut que les membres du conseil national de sécurité routière comprennent que l’opinion public est opposé », a détaillé Pierre Chasserais, délégué général de 40 millions d’automobilistes alors que plus de huit Français sur dix sont contre ce projet.
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