L’Allemagne a espionné la France
L’Allemagne a espionné de « hauts fonctionnaires du ministère français des Affaires étrangères, du Palais de l’Elysée et de la Commission européenne », affirme jeudi le Süddeutsche Zeitung. Le ministère des Affaires étrangères et l’Elysée auraient été écoutés de 2001 à 2013 par le centre d’écoutes bavarois du BND allemand et Angela De même, des révélations sur l’espionnage supposé depuis 2008 de firmes européennes par le renseignement allemand pour le compte de la NSA (Etats-Unis) embarrassent depuis lundi le gouvernement d’Angela Merkel, qui s’est toujours posé en victime de ses alliés américains. Dans le cas de la surveillance des entreprises, l’espionnage industriel n’a pu avoir lieu que « dans des cas isolés », souligne la SZ qui précise que les Etats-Unis cherchaient à l’époque des « informations sur des exportations illégales». En revanche, affirme le quotidien, citant une source décrite comme digne de confiance et connaissant les procédures au sein du BND, « le cœur (du problème) est l’espionnage politique de nos voisins européens et des institutions de l’Union européenne ». L’affaire « monte en puissance et atteint la chancellerie », titrait le quotidien conservateur Die Welt, qui faisait sa une sur le sujet comme la plupart de ses confrères. Le tabloïd Bild qualifiait d’ »hypocrite » la déclaration de Mme Merkel en 2014, après les révélations sur l’espionnage présumé d’un de ses téléphones portables par l’agence américaine de renseignement NSA: « Espionner ses amis, cela ne se fait pas« . « Dans le meilleur des cas, la chancellerie ne voulait pas savoir ce que la NSA fabriquait sur le sol allemand – en l’occurrence espionner nos ‘amis’ en Europe », écrivait le quotidien le plus lu d’Allemagne. A l’été 2013, l’Allemagne avait déjà été choquée par les révélations d’Edward Snowden, ancien consultant de la NSA, selon lesquelles l’agence avait mis en place un vaste système de surveillance des communications des Allemands, jusqu’au téléphone de la chancelière, pendant plusieurs années. De son côté, le groupe aéronautique européen Airbus, « inquiet, car il y a des soupçons concrets d’espionnage industriel », a annoncé par la voix de son porte-parole qu’il allait déposer plainte contre X pour des soupçons d’espionnage industriel et demandé des comptes à Berlin.
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