Royaume–Uni : net tassement de la croissance

Royaume–Uni : net tassement de la croissance

 

Un tassement surprise de la croissance au Royaume Uni, seulement 0.3% au premier trimestre ( 0.4% pour la France). Le PIB britannique a progressé sur les trois premiers mois de 2015 de 0,3 % seulement, contre 0,9 % au trimestre précédent. . C’est la plus faible croissance enregistrée par le pays depuis le dernier trimestre 2012. Le ralentissement est général dans tous les secteurs de l’économie, avec un recul de l’industrie manufacturière (- 0,1 % sur un trimestre) et dans la construction (-1,6 %). Quant au secteur des services, fer de lance de l’économie britannique, sa croissance passe de 0,9 % à 0,5 %, principalement, selon l’ONS, l’Insee britannique, en raison de la stagnation de l’industrie financière sur le trimestre (+0,1 % contre +1,3 % au dernier trimestre de 2013). Le bilan de l’économie britannique sur un an reste cependant très bon. Le PIB demeure en effet 2,4 % plus élevé qu’au premier trimestre 2014. Au dernier trimestre 2014, l’évolution annuelle du PIB était de 3 %. Le ralentissement est donc évident. Il est sans doute trop tôt pour déduire de ce coup d’arrêt de ce premier trimestre que la tendance expansionniste de la croissance britannique va s’inverser. Les indicateurs avancés, comme l’indice PMI, restent très bien orientés, et certains économistes, comme ceux de BNP Paribas, s’attendent à une nette accélération au deuxième trimestre. Reste que ce coup d’arrêt traduit un certain nombre de fragilité de l’économie britannique. La « politique de l’offre » menée par la coalition dirigée par David Cameron n’a pas permis de réindustrialiser le pays, bien au contraire. La production industrielle demeure inférieure de 10 %. La productivité a stagné depuis 2010. L’économie britannique n’a guère augmenté sa compétitivité, et la hausse de la livre face à l’euro au premier trimestre 2015 a détruit le peu de croissance industrielle que le pays connaissait. Plus que jamais, donc, le Royaume-Uni dépend du secteur des services, donc de la finance et de la consommation des ménages. Si un de ces deux piliers ne tient pas, la croissance s’affaisse. En cela, la croissance britannique ne diffère pas réellement d’autres modèles de croissance européens de l’après-crise.

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