OGM : Bruxelles dérape et sacrifie l’Europe
En fait Bruxelles se couche devant les OGM en les laissant entrer mais en donnant quand même la possibilité aux Etats de les interdire. Une vraie hypocrinie qui préfigure le futur accord de libre échange entre l’Europe et les Etats –Unis. Dangereuse en plus. La Commission européenne a proposé, mercredi, une réforme des règles d’importation des OGM. L’idée: faciliter leur entrée dans l’Union, en échange de la possibilité pour les États de bannir leur utilisation. Mais, ce faisant, la Commission prend le risque de fâcher à la fois pro et anti-OGM. Les premiers y voient un obstacle aux affaires, tandis que les seconds accusent Bruxelles de s’exonérer de ses responsabilités. La réforme envisagée maintient en effet le système actuel qui contraint la Commission à ouvrir le territoire européen aux importations d’OGM en l’absence de majorité de blocage des États – et à condition que l’Agence de sécurité alimentaire conclue qu’ils sont sans risque. Mais cette proposition de loi introduit la possibilité pour les États de refuser l’utilisation d’OGM sur leur territoire s’ils peuvent invoquer « des motifs légitimes« . La proposition doit encore être négociée entre les États et le Parlement européen avant d’être adoptée. Mais sans attendre, la Commission prévoit de débloquer les autorisations, en souffrance parfois depuis 2013, de 17 OGM destinés au fourrage, selon une source européenne. En vertu des règles actuelles, 58 OGM ont reçu l’autorisation d’importation dans l’UE, essentiellement pour l’alimentation animale. À chaque fois, l’exécutif européen a dû trancher, même en trainant les pieds, faute de consensus. Environ 40% des États, dont les Pays-Bas, le Royaume-Uni et l’Espagne, approuvent l’importation d’OGM, 35% s’y opposent, parmi lesquels la France et l’Autriche, et 25% s’abstiennent. La question divise au sein même de la Commission. Les commissaires socialistes français, Pierre Moscovici, et maltais, Karmenu Vella, jugent que le projet ne donne pas assez de garanties juridiques aux États choisissant de bannir l’utilisation des OGM, à confié à l’AFP une source proche du dossier. En face, l’industrie OGM et agricole invoque précisément les accords de libre-échange, violés, selon eux, par ce projet de loi. La Biotech Crops Alliance a dénoncé, au nom des producteurs américains, une « fragmentation » du marché unique, laissant planer la menace de recours devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC).A l’inverse pour les quatorze associations représentant l’agro-industrie européenne, c’est la pérennité de l’élevage européen qui est en jeu, au vu de sa dépendance au fourrage OGM.
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