Pas de reprise de l’emploi en France sans réforme (OCDE)
L’OCDE confirme que la France est engluée dans la croissance molle faute de vraies réformes. La reprise ne sera pas assez forte pour vraiment changer de manière significative le taux de chômage. Une reprise que l’OCDE qualifie de « faible » et « graduelle ». »Cette croissance modeste limiterait les perspectives de l’emploi et le taux de chômage ne baisserait que faiblement ». Sur ce point, l’organisation indique tabler sur un taux de chômage de 10,1% en 2015, ce qui marquerait une légère hausse par rapport à 2014, où ce taux était de 10% en France métropolitaine. Une baisse devrait néanmoins survenir en 2016 pour atteindre un chiffre de 9,9%. L’organisation, qui a publié son étude annuelle sur la France, met en effet le marché du travail au sommet de la pile des recommandations qu’elle adresse à l’Hexagone. L’OCDE note globalement que « restaurer la croissance » pour la France sera « délicat ». L’organisation indique tabler sur une croissance de 1,1% pour l’Hexagone en 2015 et 1,7% en 2016, soit peu ou prou la même chose que le gouvernement. Pour accélérer l’embellie de la conjoncture l’OCDE propose ainsi à l’exécutif d’aller plus loin sur les réformes. Non pas que la France n’ait pas déjà retroussé ses manches. D’ailleurs l’OCDE estime que l’ensemble des mesures prises depuis 2012 (pacte de responsabilité, CICE, réforme de l’assurance-chômage, politiques sur le marché du travail, etc.…) vont produire 1,6% de croissance du PIB sur 5 ans et 3,7% sur 10 ans, en cumulé. Mais « amplifier ces efforts permettrait de relancer la croissance et donc d’améliorer le niveau de vie et de bien-être », explique l’organisation. D’où la série de recommandations de l’OCDE avec en premier lieu, donc, la réforme du marché du travail « afin de promouvoir la création d’emploi ». »La protection accordée aux salariés en CDI est un frein à la mobilité malgré les avancées permises par les réformes des procédures de licenciements collectifs et la mise en place de la procédure de rupture conventionnelle ». »Le code du travail complexe, des procédures judiciaires trop longues et de nombreuses réglementations contraignent la flexibilité dans les secteurs privé et public et créent une dualité au détriment des populations les plus vulnérables, notamment les jeunes », poursuit-elle. En parallèle de ce diagnostic lapidaire, l’OCDE appelle ainsi à simplifier le code du travail et raccourcir les procédures de licenciement. Le reste des recommandations de l’OCDE est très classique. En somme l’organisation propose de réduire le poids de la dépense publique dans le PIB, de supprimer la clause de compétence générale dans les collectivités, de développer la chirurgie ambulatoire (comme le prévoit l’exécutif). Concernant les retraites l’OCDE appelle l’Hexagone a œuvrer pour la soutenabilité des retraites complémentaires et à s’attaquer aux régimes spéciaux. Enfin, sur l’assurance-chômage, l’organisation demande au gouvernement d’améliorer et « de rendre plus effective la conditionnalité des allocations à la recherche active d’un emploi ou à une formation ».
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