Grèce : Syriza dans le doute
C’est le doute qui s’installe au sein même de Syriza, certains commence sérieusement à s’inquiéter des capacité du Premier Ministre Alexis Tsipras à tenir ses promesses. La Grèce veut rembourser 450 millions le 9 avril mais c ‘est pour justifier un nouveau plan de soutien de la part de l’Europe . Elle remboursera en fait avec l’argent de ce nouveau plan. En fait la Grèce est coincée ; mais l’Europe aussi car si la Grèce fait défaut les prêts consentis ( par l’Europe et les Etats notamment) ne seront pas remboursés. Bref un cercle vicieux. Surtout depuis la nouvelle dégradation par l’agence de notation Fitch. Cette note de CCC identifie pour les agences de notation une situation potentielle de défaut ( non remboursement des dettes). Elle prend en compte les incertitudes quant au nouveau soutien à la Grèce de la communauté internationale et notamment de l’Europe. Si cette note devait être maintenue ( en cas d’échec lors des négociations avec l’Europe), la Grèce serait alors contraintes d’emprunter à des taux prohibitifs de 20 ou 25%. ( aujourd’hui elle emprunte autour de 11%) . dans tous les cas Syriza devra mettre de l’eau dans son vin. En ca de défaut , les coûts d’emprunt plomberont le financement des promesses anti-austérité, en cas d’accord avec l’Europe il faudra accepter les efforts que demande l’Europe. le Premier ministre Alexis Tsipras peine encore à convaincre de sa détermination à réformer, condition pourtant indispensable à l’octroi de nouvelles aides. Le chef du gouvernement demande un « compromis honnête » et il a multiplié ces dernières semaines les tête-à-tête avec des dirigeants européens, ce qui a au moins permis d’apaiser les discussions. Mais il reste handicapé par les dissonances au sein de son propre parti, Syriza, et ne dispose que d’une très faible marge de manœuvre pour faire des concessions sans remettre en cause le soutien de l’opinion publique grecque, de la gauche de son parti et du petit parti de droite dont dépend sa majorité parlementaire. Panagiotis Lafazanis, le chef de file de l’aile gauche de Syriza, a averti ce week-end que toute remise en cause des promesses anti-austérité de la campagne électorale serait suicidaire. « Le gouvernement défendra avec fermeté ses engagements face au vil chantage et aux dilemmes dérangeants, pas seulement sous la pression du parti mais parce qu’une telle retraite équivaudrait à un véritable ‘Waterloo’ pour le gouvernement », a dit Lafazanis, le ministre de l’Energie du cabinet Tsipras, au quotidien Agora. Une trentaine des 149 députés Syriza ont exprimé des doutes lors d’une réunion à huis clos sur l’accord provisoire conclu le 20 février avec le reste de la zone euro, même si une poignée seulement a maintenu son opposition jusqu’au bout, ont rapporté des responsables du parti.
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