Des dérives qui mènent au «suicide de l’humanité» ( Michel Rocard)

Des dérives qui mènent au «suicide de l’humanité» ( Michel Rocard)

 

L’ancien Premier ministre dont les propos ne sont pas toujours accessibles au commun des mortels demeure sans doute un des rares politiques qui ait une  pensée intellectuelle élaborée même si évidemment on peut contester certaines de ses analyse et propositions.  D’autres se contentant le  plus souvent de poncifs, de caricatures  et de démagogie. Dans son livre «Suicide de l’Occident, suicide de l’humanité ?», Michel Rocard alerte sur les dérives qui affectent notre civilisation. L’ancien premier ministre socialiste propose quelques «traitements» et confie au Figaro qu’il faut «repenser le temps de travail». Michel Rocard tire la sonnette d’alarme. Dans son livre «Suicide de l’Occident, suicide de l’humanité?», publié aux éditions Flammarion, l’ancien premier ministre socialiste dresse un portrait très sombre de la période que nous traversons et met en garde contre les dérives qui menacent l’humanité. «Nous sommes actuellement face à une demi-douzaine de crises n’ayant que peu à voir les unes avec les autres. La plus facile à définir c’est la crise écologique», confie Michel Rocard au Figaro.  «Il y a une limite à la possibilité de préserver notre planète avec nos conditions de vie actuelle. La pollution nous empoisonne. Les ressources naturelles ne sont pas éternelles: il n’y aura par exemple plus de poissons dans moins de 30 ou 40 ans. L’effet de serre augmente et si nous continuons, nous allons transformer la planète en poêle à frire!», indique l’ambassadeur de France chargé de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique. A ce titre, l’année 2014 a été sacrée année la plus chaude jamais enregistrée sur le globe.  L’ancien premier ministre socialiste alerte en outre sur la hausse des inégalités. Il constate que «les inégalités à l’intérieur des sociétés n’ont jamais été aussi fortes en plus d’un siècle».  «Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, une régulation mondiale faite d’un commun accord a permis de lutter contre la spéculation. La période des Trente Glorieuses dominée par la pensée de Keynes avait ainsi un cadre financier international stable et les crises financières ont disparu du fonctionnement habituel du capitalisme. Mais depuis que cette doctrine a été abandonnée dans les années 1990, nous connaissons une méga crise mondiale et financière tous les quatre ou cinq ans. Nous avons perdu le savoir-faire de limiter les crises qu’on avait construit avant», déplore ainsi l’ancien premier ministre.  Depuis la fin des années 1990, le système financier est instable,  «On a besoin de finance, on a besoin d’une finance saine. Je ne hais pas la finance, je la hais quand elle est malsaine. La spéculation est malsaine», nous confie l’ancien premier ministre. Or, il constate qu’en «pays développés, les banques et les marchés financent de moins en moins l’investissement et l’économie réelle en générale». La Banque des règlements internationaux (BRI) estime que le montant total des liquidités circulant dans le monde atteint près de 700 trillions de dollars en juin 2011. «Ces liquidités représentent près de trois fois le produit brut mondial», indique Michel Rocard dans son livre. Il note en outre que «la part de ces liquidités dont le volume et les emplois sont liés à l’économie réelle est très faible. La somme de celles fondées sur des matières premières ou même des actifs boursiers est négligeable (…) près des trois quarts sont des paris mutuels entre opérateurs», écrit Michel Rocard.  Face à ce sombre constat, Michel Rocard dresse une liste de plusieurs remèdes. Selon lui, «il faut repenser le temps de travail (…) Les salariés doivent aussi pouvoir disposer de temps libre. La société à croissance lente, faible production industrielle et moindres dommages écologiques dont nous avons besoin pour la survie de l’espèce, ne pourra être mise en place que si le temps libre qu’elle suppose est demandé et souhaité», nous confie Michel Rocard. «Il faut des traitements mais les États ne peuvent pas tout faire, la société civile doit aussi s’impliquer. On peut probablement gagner le combat écologique, à condition toutefois de s’y prendre assez vite, par des mesures politiques des grands gouvernements de la planète. Ce n’est pas improbable mais cela se fera au prix d’un changement économique, une diminution de l’incitation au profit personnel. Il faut laisser toute sa place à tout ce qui est non marchand dans la sphère économique, comme les coopératives. Il faut aussi, comme avec la micro-finance, retrouver le rôle de l’argent sans qu’il retombe dans ses dérives».

 

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