Grèce :début du marathon des discussions
Il y aura sans doute un marathon des discussions avec la Grèce et pour deux raisons, la Grèce doit donner l’impression d’avoir gagné dans sa bataille contre l’austérité, L’Europe elle doit faire semblant de ne pas perdre. Du coup la discussion va s’engluer pour un temps dans des aspects techniques, le temps de préparer un compromis acceptable pour tous. En gros il faudra bien allonger la période de remboursement de la dette grecque mais en échange de mesures moins ouvertement sociales pour les grecs. Sans doute des semaines voire des mois pour aboutir au même résultat ; surtout il faut éviter que le traitement de la Grèce ouvre la brèche de la remise en causer de l’austérité , brèche dans laquelle pourraient engouffrer l’Italie, l’Espagne et même la France. En attendant la déflation menace toute l’Europe et l’attentisme nourrit une croissance insipide ( on aura de la peine à dépasser beaucoup 1% en zone euro). La situation n’est donc s pas simple, mais Athènes et la zone euro se sont rapprochés jeudi 12 février d’un compromis sur la suite à donner au programme de financement de la Grèce, le Premier ministre Alexis Tsipras ayant plaidé sa cause devant ses homologues, notamment la chancelière allemande Angela Merkel. Au lendemain de l’échec d’une réunion de l’Eurogroupe sur cette question, la Grèce et la zone euro ont décidé d’entamer dès vendredi des travaux techniques pour faciliter la prochaine réunion de l’Eurogroupe, qui se tient lundi à Bruxelles. « On a fait des pas importants, on n’a pas couvert toute la distance mais une partie importante. On a surtout profité du fait que l’Europe est faite de conflits mais aussi de compromis », a déclaré Alexis Tsipras à l’issue de son premier sommet européen. La veille, la réunion de l’Eurogroupe pour tenter de combler le fossé avec Athènes avait été particulièrement houleuse, ravivant les craintes d’une sortie du pays de la zone euro (le « Grexit »). « Le climat était épouvantable », a confié une source proche des discussions. Les participants se sont quittés sans conclusions, une situation inédite, signe des antagonismes entre une zone euro qui a l’impression d’en avoir déjà beaucoup fait pour la Grèce et un pays qui veut à tout prix tourner la page de l’austérité. Revenant sur cet épisode, vu comme une tentative d’ »intimidation », le chef du gouvernement grec a déclaré qu’Athènes « ne fait pas de chantage et n’accepte pas le chantage ». « On n’a pas signé, il n’y a eu aucune catastrophe », a-t-il souligné. La Bourse d’Athènes a terminé jeudi sur un bond de 6,73%, après un repli de 4% la veille. Les Européens veulent que la Grèce demande une extension de son programme pour se financer à court terme, avant d’envisager une solution pour réduire sa dette (plus de 175% du PIB). Déterminée à se débarrasser de la troïka (UE, BCE et FMI) et des mesures qu’elle lui impose depuis 2010 à marche forcée, Athènes exige d’obtenir un nouveau programme assorti de conditions moins drastiques sur le plan social. « La transition vers un nouveau programme est désormais le seul objet des discussions et du prochain Eurogroupe » de lundi, a déclaré le Premier ministre grec. Le mémorandum actuel arrive à échéance le 28 février. Toute décision doit être prise très rapidement, faute de quoi la Grèce risque de se retrouver à court d’argent. « Le sens de notre discussion est de garantir un contrat d’assurance auprès de la BCE » pour que la Grèce reste à flot, « toute la négociation est pour couvrir nos arrières », a souligné Alexis Tsipras.
0 Réponses à “Grèce :début du marathon des discussions”