Exportation nucléaire : EDF enterre Areva
C’est l’échec d’Anne Lauvergeon ( proche du PS), celui de la filière nucléaire qui a contraint à redonner le leadership à EDF à l’export. Ce qui n’a pas empêche Ane Lauvergeon de se sucrer en dépit de ses échecs. Il aura fallu attendre une crise aiguë chez Areva pour remettre de l’ordre dans « l’équipe de France » du nucléaire. Après dix années de guerre contre EDF pour se disputer le leadership du nucléaire français, Areva rend les armes. Le groupe doit renoncer à proposer seul des projets de centrales sans l’aide d’EDF. Le rêve de l’ancienne patronne, Anne Lauvergeon, s’est brisé. Le seul EPR vendu et construit directement par Areva, en Finlande, est un échec doublé d’un gouffre financier. « La politique d’indépendance vis-à-vis de l’État et d’EDF n’a pas marché », conclut-on à Bercy. Désormais la feuille de route de l’État est claire : « C’est à EDF de vendre les réacteurs. » Dès cette année, une alliance de fond va s’installer, encouragée par leurs patrons, Jean-Bernard Lévy et Philippe Varin. EDF et Areva établiront ensemble la conception et la construction des futurs réacteurs, notamment la deuxième version, moins chère, de l’EPR. Idem pour le nouveau réacteur, moins puissant mais plus facile à exporter. L’idée serait d’élargir une filiale commune déjà existante, Sofinel, dont EDF détient 55% et Areva 45%. C’est au renouvellement du parc nucléaire français que le nouveau tandem devra aussi s’attaquer. La ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, a déclaré mi-janvier qu’il « fallait programmer la construction de nouvelles générations de réacteurs » en France. La nouvelle alliance sera en réalité l’occasion pour EDF de reprendre la main sur une filière que le groupe n’a jamais voulu partager. Dernier symbole, Areva réfléchit à sortir les seuls 4 % de son capital aujourd’hui cotés en Bourse, renonçant ainsi définitivement à l’ambition d’ »Atomic Anne » de lui donner son indépendance. »Atomic » Anne Lauvergeon qui n’a pas oublié de se sucrer pendant son passage à Areva. En 2002, Les Échos dévoile un rapport de la Cour des comptes qui critique sa rémunération (305 000 euros de salaire fixe et 122 000 euros de part variable) ] jugée supérieure à celle des dirigeants d’autres entreprises publiques, et son « parachute doré » de deux ans de salaire.. En 2010, sa rémunération est de 1 070 036 euros], soit le 79e plus haut salaire de patron français, et une rémunération totale de 1,12 million d’euros selon L’Expansion. À la suite de son départ d’Areva, elle reçoit des indemnités de départ d’un montant de 1,5 million d’euros. En sus de ces indemnités de fin de contrat et de non-concurrence, Anne Lauvergeon perçoit 319 045 € pour couvrir ses dépenses du second semestre 2011 de « secrétaire, garde du corps et agent de sécurité »
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