Immobilier : Moins de 300.000 nouveaux logements en 2014 !
Hollande avait promis la construction de 500 000 logements neufs par an, il y en aura à peine 300 000 en 2014. En cause la crise générale, l’attentisme et les coûts. Les coûts du foncier surtout en zones denses, le recul du pouvoir d’achat aussi l’instabilité du marché du travail. Surtout le manque de solvabilité de nombre de primo-accédant qui se trouvent de fait exclus de l’accession à la propriété. Si l’on se fie à la demande de permis de construire (en baisse de 12% en 2015, il ne faut pas s’attendre à un redressement significatif en 2015). Seulement 297.532 logements ont été mis en chantier l’année passée, soit 10,3% de moins qu’en 2013, selon les chiffres publiés mardi par le ministère du Logement. Ce chiffre est nettement inférieur à la moyenne des dix dernières années (de l’ordre de 347.000 logements), et il faut remonter dix-sept ans en arrière pour retrouver un niveau aussi faible : en 1997, seulement 287.104 mises en chantier avaient été dénombrées. En 2013, 331.867 logements neufs avaient été mis en chantier en France, un chiffre déjà en repli de 4,2% sur un an, et bien en deçà de l’objectif gouvernemental, mais qui semble toujours plus inaccessible dans l’Hexagone, de lancer la construction d’un demi-million de logements par an. Le pic de ces dernières années a en fait été atteint en 2011, avec 378.561 logements mis en chantier. Depuis, les chiffres de la construction n’ont cessé de reculer: à cause de la crise économique, certes, mais aussi de la limitation du périmètre de certaines mesures d’aides fiscales jugées inflationnistes (loi Scellier, prêt à taux zéro…), ainsi qu’à un effet de rattrapage après une année faste. Par ailleurs, les coûts de revient trop élevés – dus notamment à la hausse du prix du foncier en zones tendues et à celle des coûts de la construction – empêchent les promoteurs de commercialiser des logements à des prix qui seraient en adéquation avec le pouvoir d’achat des ménages. Redoutant les risques d’invendus, ils préfèrent donc décaler le lancement de certains programmes. Enfin, il faut aussi dire que la tenue des élections municipales en mars dernier a eu pour conséquences néfastes de bloquer les mises en chantier au premier trimestre, et de remettre en cause certains programmes lors du second, car certaines municipalités ont changé de bord politique. Tout ceci a participé au retard de plusieurs opérations et a contribué aux faibles chiffres de mises en chantier lors de l’année écoulée. Plus précisément, par type de constructions, les mises en chantier de logements ordinaires en 2014 sont ressorties en baisse de 12,5% à 273.860 unités. Celles des logements en résidence (pour seniors, étudiants, de tourisme), ont bien mieux résisté : elles ont progressé de 26% à 23.672 unités. Ce secteur résiste à la conjoncture difficile du bâtiment grâce aux politiques de diversification des grands promoteurs qui souhaitent limiter leur exposition à la crise du logement. Malheureusement, la tendance ne devrait pas s’améliorer à court terme puisque le nombre de permis de construire accordés pour des logements neufs -indicateur des mises en chantier à venir- ne se redresse pas. En 2014, les permis de construire accordés baissent de 12% à 381.075 unités. Cette baisse concerne tant les logements ordinaires individuels (349.050 unités, -14%) que les logements collectifs (187.904 unités, -8,8%).
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