Terrorisme : des demi-mesures
Le risque est grand de se contenter de demi-mesures dans la lutte contre le terrorisme et cela pour une raison simple c’est que l’analyse de cette crise systémique est encore loin d’avoir été faite. En réalité chaque institution a procédé jusqu’alors à des analyses très partielles et cela vaut aussi pour le gouvernement. Certes il faut un plan d’urgence et prendre des mesures immédiates pour renforcer la sécurité (renseignement, répression, effectifs des forces de l’ordre) mais pour le reste la réflexion reste à faire. C’est de la qualité de cette réflexion que dépendra de l’efficacité des orientations à moyen et long terme. Ce ne sont pas non plus des lois qui changeront la donne. Il y ay déjà eu 14 lois concernant le terrorisme en 20 ans ! Il faudrait d’abord appliquer ce qui existe. D’une manière générale le laxisme dans le rapport aux valeurs républicaines s’est banalisé. Un laxisme qu’on rencontre dans l’autorité des parents, à l’école, dans la justice et plus généralement dans la société où l’individualisme, le repli sur soi a pris le pas sur les contraintes du vivre ensemble. Nombreuses sont les interactions économiques, sociales culturelles qui ont favorisé la marginalisation de certaines populations, leur violence, leur délinquance et même le terrorisme. Nos élites sont en général trop éloignées des réalités ; combien résident dans des quartiers sensibles, envoient leurs enfants dans les écoles « à trop grande mixité sociale ». A cette insuffisance des réalités concrète s’ajoute en plus une relative incapacité intellectuelle de nos élites à saisir la nature de la crise que nous vivons. En cause le niveau de l’oligarchie qui nous gouverne pour l’essentiel des apparatchiks sans grande culture. Il ne faut pas s’attendre à des mesures très pertinentes et très radicales mais plutôt des demi-mesures. Témoin par exemple l’abandon du service civique obligatoire qui n’est plus qu’un ersatz de service républicain. Pour rétablir l’autorité partout il faut certes des contraintes, c’est indispensable mais aussi des pédagogies et des politiques adaptées qui tiennent compte des réalités de la sociologie de certains marginalisés. S’appuyer également sur les acteurs locaux et les expérimentations qui favorisent l’intégration. Or ni l’école actuelle, ni la justice, ni les politiques de l’avis, ni les outils intégration ne sont à la hauteur l’enjeu. Tout est à repenser, pour cela il faut du temps, des compétences, des moyens, une détermination. Ce qui précisément fait défaut à al clase politique trop préoccupée par le court terme électoral et ses propres intérêts.
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