Ecole : « pas à la hauteur » Najat Vallaud-Belkacem
La ministre de l’éducation a reconnu devant l’assemblée nationale que l’école n’était pas à la hauteur. Elle a aussi reconnu que de nombreux incidents étaient intervenus lors de la minute de silence dans les établissements scolaires, officiellement 200 incidents. En réalité, des incidents beaucoup plus nombreux ; la précision du ministère est à cet égard significative de l’approximation : » Ces données sont déclaratives, avait indiqué précédemment un communiqué du ministère, et ne concernent que des incidents qui n’ont pas pu être réglés en classe par des enseignants des écoles, collèges et lycées. Elles ne constituent donc pas un recensement exhaustif de l’ensemble des difficultés qu’ont pu rencontrer les équipes éducatives ». En clair il faut multiplier ces incidents par 10 ou par 100 ! « L’école n’est pas à la hauteur dans cette mission éducative. « , a-t-elle estimé. Ce n’est pas faute d’enseignants qui souhaitent les transmettre, il faut « un sursaut », a-t-elle fait valoir. « La laïcité sera le préalable indispensable, a-t-elle ajouté, pour apprendre à nos jeunes à vivre ensemble, mais aussi pour se construire un esprit critique, une liberté de jugement, l’art du débat contradictoire qui leur permettra » de « faire le tri » entre l’information et la rumeur. En fait le débat ne fait que débuter. Il y a des années que le système éducatif est en perdition surtout dans les écoles des banlieues ghettoïsées où dans certaines classes, on se contente en fait de faire u gardiennage pour les élèves qui veulent bien être présents. Contrairement à ce qu’affirment certains médias ou certaines institutions cela ne concerne pas seulement les très grandes villes, Paris, Lyon, Marseille, bien d’autres mais la plupart des villes jusqu’à 10 000 habitants. Dans toutes les villes même les plus petites certaines écoles constituent des lieux enfermés dans des ghettos culturels ou la dictature culturelle des extrémistes et des trafiquants de drogue dominent. En cause évidemment aussi le chômage, et certains quartiers ne vivent que de la drogue et bon gré mal gré doivent se plier à la gouvernance des délinquants qui trouvent aujourd’hui une légitimité religieuse à leurs actes criminels. Dès lors la question posée est de savoir à qui incombe l’éducation de ces enfants enfermée dans un univers archaïque et anti républicain. Certains qui abordent la problématique en rondelles de saucisson considèrent que l’éducation nationale doit enseigner et que la mission d’éducation incombe aux parents. Evidemment une mauvaise réponse car la mission d’éducation en particulier par ce qui concerne le domaine civique incombe à tous. Si l’on entend par civisme le principe qui règle les relations entre les êtres humains civilisés. Or c’est toute la société qui a fait preuve de laxisme en matière de civisme et de civilités. Pas seulement l’école. Dans les banlieues la situation est dramatique, l’ignorance, l’intolérance et la violence façonnent un environnement culturel d’un autre âge. Des zones de non droit où le seul service public demeure l’école. Des banlieues fragilisées par la misère sociale qui constitue d’extraordinaire terreau pour la criminalité et même la violence terroriste. Des lois ne suffiront pas, même sil en faut c’est une véritable réhabilitation sociale, économique culturelle et civique qu’il faut mettre en œuvre, trouver l’équilibre entre prévention, réhabilitation et sanction. Un travail qui demandera des années.
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