Terrorisme : repenser la problématique
Inutile de penser que la situation actuelle est comparable à ce qu’on a déjà connu. La problématique de la violence et du terrorisme en particulier doit être redéfinie. Il ne s’agit pas en quelques mots ici de la reconstruire mais de donner quelques éléments de réflexion . Première réflexion la violence s ‘est banalisée en France. Cela depuis longtemps à tels points même que certaines zones sont devenues des espaces de non droit ou la république n’est plus présente. Les actes dits isolés témoignent de la banalisation de la folie meurtrière, c’est un phénomène de société à prendre en compte (i il faut bien le dire bien aidé par la diffusion auprès des jeunes de cette violence dans les jeux vidéo ou les séries télé). Troisième réflexion : des individus primaires, violents et délinquants trouvent maintenant une légitimité à leur violence par l’adhésion à une idéologie, à une organisation, à un Etat même (l’Etat islamique) dont le projet est d’imposer à tous un régime totalitaire. Ces éléments et bien d’autres imposent de revoir notre rapport au terrorisme, son objectif, ses modalités. De toute évidence nos moyens sont aujourd’hui insuffisants et obsolètes. Dans une situation de guerre contre le terrorisme que peuvent faire 5 000 policiers chargés de la surveillance du pays ? C’est une autre approche du terrorisme qui convient d’être adoptée, c’est une autre organisation mobilisant y compris la vigilance citoyenne qui doit être conçue, des moyens législatifs, judicaires et policiers qui doivent être revus et renforcés. Face à une guerre de civilisation on ne se combat pas avec les outils traditionnels par exemple avec des policiers municipaux non armés. Car il s’agit bien d’un combat pour la démocratie, pour la liberté pour la préservation d’un modèle républicain qui est en cause. Certes l’action isolée dans un seul pays ne suffira pas, la collaboration internationale est indispensable mais il faut d’abord que chaque pays prenne ses responsabilités et en premier effectue un effort d’analyse sur les facteurs explicatifs de cette violence, ensuite sur les moyens de la combattre. Pour l’instant le pays est sous le choc, il a manifesté sa compassion, son attachement à nos valeurs mais cela ne saurait suffire. Les analyses ont encore trop partielles, confuses, contradictoires parfois. La France qui a fourni la plus grand contingent de djihadistes a une responsabilité particulière car les dangers intérieurs sont proportionnels à cet engagement de terroristes français sur le théâtre des opérations en Irak ou en Syrie. Il y va de l’avenir de nos valeurs et en premier de la liberté, il y va aussi de la cohésion nationale et bien sûr de la sécurité du pays.
0 Réponses à “Terrorisme : repenser la problématique”