Croissance : les Etats unis … et les autres
Dans une étude publiée par Bouse direct, le Crédit Agricole fait un point sur la situation économique mondiale et dévoile ses prévisions pour l’année prochaine. Le groupe estime que « le contraste est saisissant entre une économie américaine qui semble aujourd’hui en mesure de générer une croissance auto-entretenue, et des économies européenne et japonaise, qui malgré des fortes impulsions, monétaire dans le premier cas, monétaire et budgétaire dans le second, n’affichent que des performances encore décevantes ». L’étude montre qu’aux Etats-Unis, malgré la fin du QE, la politique monétaire reste très accommodante. « Cependant, c’est bien la reprise de la consommation privée, permise par l’amélioration continue du marché du travail et l’allègement de la dette des ménages, qui nourrit l’essentiel du rebond de l’activité », indique le Crédit Agricole. « L’investissement, résidentiel et productif, est également bien orienté. La faiblesse actuelle du prix de l’énergie apporte un coup de pouce supplémentaire ». La bonne santé de l’économie américaine illustre une nouvelle fois, selon l’étude, le statut de « demandeur final » des Etats-Unis, car son rebond ne bénéficie d’aucun soutien extérieur. Le Crédit Agricole estime en revanche que la reprise dans la zone euro a déçu en 2014, et la modeste accélération attendue pour 2015, d’ailleurs revue à la baisse, devra sans doute beaucoup à des facteurs « techniques » : reconstitution de stocks et achats de biens de consommation durables, pour cause d’obsolescence. Mais la confiance nécessaire à une véritable reprise restera absente. Au Japon, après deux trimestres de contraction elle aussi technique (stocks), une reprise est probable à court terme, mais elle sera le fruit d’une perfusion massive, monétaire et budgétaire, et pas encore du tout autonome. Enfin, les pays émergents devraient, selon l’étude, enregistrer une croissance à peu près stable, mais très en retrait par rapport aux années fastes, et avec de fortes divergences entre pays… « La Fed va initier en 2015 un cycle d’augmentation de ses taux, qui s’accompagnera d’une remontée des taux longs américains et, dans une moindre mesure (le spread va encore s’élargir), des taux européens », explique l’étude. « Cette remontée est d’ailleurs le principal risque baissier de notre scénario : trop rapide, elle casserait la reprise américaine. Mais nous croyons fermement à la vigilance de la Fed ».
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