Aubry contre le travail le dimanche
De toute évidence c’est la première attaque d’envergure d’Aubry vis-à-vis de Hollande. En même temps une posture en prévision du prochain congrès du PS. La cristallisation autour de cet aspect de la loi Macron va en effet permettre aux courants du PS de se compter. Il est vraisemblable qu’en l’Etat la loi Macron ne pourra pas passer. Valls sera contraint de faire du Hollande ( la synthèse molle) pour sortir du piège tendu par Aubry mais en même temps il va se discréditer. Ce que recherche précisément Aubry qui combat tout autant Hollande que valls. Dans une tribune publiée mercredi 10 décembre sur LeMonde.fr, l’ex-numéro un du PS écrit: « Ce n’est pas une réforme subalterne, c’est un moment de vérité autour de la seule question qui vaille : dans quelle société voulons-nous vivre ? » »Veut-on faire de la consommation – encore plus qu’aujourd’hui – l’alpha et l’oméga de notre société ? La gauche n’a-t-elle désormais à proposer comme organisation de la vie que la promenade du dimanche au centre commercial et l’accumulation de biens de grande consommation ? » s’interroge l’ex-ministre du Travail. « Le dimanche doit être un temps réservé pour soi et pour les autres », poursuit Aubry. « D’ores et déjà, 5 millions de Français travaillent habituellement le dimanche, et 3 millions occasionnellement », note-t-elle. Une plus grande libéralisation ? « Le commerce est affaire de revenu disponible. Celui-ci étant limité, l’élargissement des jours d’ouverture procédera à une simple réaffectation des achats dans la semaine », selon elle. « Les zones de tourisme international font seules exception, et méritent une approche particulière, car elles peuvent apporter du pouvoir d’achat supplémentaire, et donc créer des emplois ». La dirigeante PS prévoit que « les petits commerçants, si importants pour le dynamisme de nos centres-villes comme de nos quartiers » seront « nombreux à ne pas résister ». « Des dizaines de milliers d’emplois seront détruits ». Elle écarte l’argument du volontariat « mis en avant, pour récuser toute régression sociale ». « En période de chômage de masse, on ne refuse pas de travailler aux horaires que demande l’employeur ». Les sondages favorables ? « La politique, c’est bien de dire, au regard de nos valeurs et du sens que nous leur donnons, dans quelle société l’on veut vivre et non de se laisser guider par les études d’opinions », tranche-t-elle. »Je me suis toujours engagée pour un dimanche réservé à la vie : vie personnelle, vie collective. Aujourd’hui, je suis fermement opposée au passage de 5 à 12 dimanches ouverts par an. Je combattrai cette régression pour notre société au niveau national, comme dans ma ville », conclut la maire de Lille.
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