FN : information judicaire pour escroquerie
Curieux cette manie des paris politiques de créer des structures parallèles notamment via des micros partis qui permettent de contourner la loi . Cela essentiellement pour ramasser de l’argent ; cette fois ces le FN qui est pris la main dans le sac. « L’affaire » remonte à plus d’un an. Octobre 2013, le site Mediapart révèle que le micro-parti lié à Marine Le Pen et au FN, « Jeanne », a encaissé 9,3 millions d’euros en 2012. D’où vient une telle somme? La structure, qui ne compte presque pas d’adhérents et reçoit assez peu de dons, a surtout bénéficié de la vente obligatoire de « kits de campagne » aux candidats du Front national aux législatives. Ces « kits » proposaient différents services tels que la personnalisation de la profession de foi, la conception et l’impression d’un journal de campagne ou la réalisation d’un site Internet. Leur coût, pouvant aller jusqu’à 16.000 euros, entrait ensuite dans les dépenses « remboursables » par l’Etat. Jeanne a également accordé à certains des prêts, dont le taux d’intérêt s’élevait entre 6 et 7%. Saisi le mois suivant par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques, le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire. La justice s’intéresse aussi aux « kits » proposés lors des cantonales de 2011, mais qui n’étaient cette année-là que facultatifs. A partir d’avril dernier, l’enquête s’est transformée en information judiciaire pour « escroquerie en bande organisée » et « faux et usage de faux », et a été confiée aux juges Renaud Van Ruymbeke et Aude Buresi. L’instruction a été élargie en septembre au « blanchiment en bande organisée » et « abus de biens sociaux ». Selon l’AFP cette semaine, elle se penche désormais aussi sur la campagne présidentielle de Marine Le Pen. Pour l’heure, aucune responsabilité n’est déterminée dans ce dossier et aucune mise en examen n’a été prononcée. Les juges s’intéressent à la fois au micro-parti Jeanne et à son prestataire, Riwal, qui fournissait « au moins une partie » des kits de campagne au micro-parti, selon Mediapart. C’est cette société de communication qui aurait réalisé les plus grosses marges, précisait le site d’informations. Celle-ci appartient à Frédéric Chatillon, « conseiller de l’ombre de Marine Le Pen » mais qui n’apparait pas sur l’organigramme du FN – la présidente répétant pour sa part que leur relation est simplement contractuelle. Il est surtout connu pour avoir présidé le GUD, syndicat d’extrême droite. Son épouse Marie d’Herbais de Thun a été candidate aux législatives de 2012 et donne la réplique à Jean-Marie Le Pen sur son blog vidéo. Un système de surfacturations a-t-il été mis en place? Selon Mediapart, plusieurs éléments feraient tiquer les enquêteurs, qui ont déjà mené des perquisitions dans les locaux de Jeanne et de Riwal. Sur le système de prêts, « au moins un candidat frontiste » aurait déclaré ne rien avoir signé et découvert l’existence d’un contrat établi à son nom après le scrutin. Cela expliquerait les soupçons « de faux et usage de faux » et « d’escroquerie en bande organisée ». D’autres contrats auraient également été « antidatés » à l’issue des élections pour que des prêts soient enregistrés pendant la campagne. Le niveau des sommes des prestations comprises dans les kits de campagne pose lui aussi question. S’agissant de la présidentielle, l’agence de Frédéric Chatillon a également facturé ses services, à hauteur de 1,6 million d’euros d’après Mediapart.
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