CGT : Lepron bientôt évincé ?
L’appartement, le bureau et maintenant une indemnité de départ : ça fait beaucoup pour Lepron qui risque d’être viré rapidement ou d’enfoncer son organisation. Jamais dans l’histoire des syndicats des indemnités de départs n’ont été accordés alors qu’il s’agit en outre d’une promotion pour Lepron. Une affaire dont le mode syndical n’avait pas besoin et surtout la CGT et qui éclabousse tous les responsables syndicaux (permanents compris qui n’ont droit ni à des logements de fonction, ni à des bureaux richement rénovés, ni à des primes de départ). En effet l’affaire de l’indemnité de départ touche au moins autant que celle de l’appartement aux fondamentaux de la CGT. Rien de plus normal pourtant pour le leader cégétiste qui la justifie par le fait qu’il « changeait d’employeur ». La nouvelle a fait l’effet d’une bombe dans la galaxie CGT. « On est au-delà du taquet », commentait ce mardi un responsable, meurtri comme tous ceux qui acceptent d’évoquer la situation anonymement pour ne pas être accusés de jouer contre l’organisation. D’après nos informations, il n’y aurait pas eu de rupture conventionnelle en bonne et due forme homologuée par le ministère du Travail mais le versement d’un complément de salaire au moment du départ vers la confédération. « Il s’est en quelque sorte attribué une prime de mobilité alors que son employeur lui finance un logement de fonction, c’est assez incroyable », résume un ancien DRH. Politiquement, le numéro un de la CGT s’est mis dans une situation intenable pour plusieurs raisons. La première est que sa centrale s’est refusée à signer l’accord créant la rupture conventionnelle en 2008, au motif qu’en réalité, les ruptures amiables sont faites pour permettre aux patrons de licencier en évitant les prud’hommes. Or Thierry Lepaon montre là qu’elles peuvent être au contraire à l’avantage du salarié car logiquement, il aurait dû démissionner de son poste et partir sans indemnités autres que de congés payés. La deuxième est que l’indemnité lui a été attribuée par le comité régional alors qu’il le dirigeait. La logique est la même que celle que dénonce la CGT sur les retraites chapeaux que s’attribuent les grands patrons. La troisième raison est que de fait, l’indemnité a été payée, au moins en partie, par les cotisations des syndiqués qui apprécieront d’avoir été mis à contribution là aussi comme sur les travaux hors de prix de l’appartement et du bureau. On ignore pour l’instant toujours le montant précis de l’indemnité. Thierry Lepaon a dit à « L’Express » qu’il « ne se souvient plus » de son montant, ajoutant que ce n’était « pas grand chose » alors que dans la confédération, une fourchette de 100.000 à 200.000 euros circule.
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