Corruption : l’ancien Premier ministre du Portugal arrété
Encore un politique pris les mains dans le pot de confiture, Portugais cette fois-ci. La preuve supplémentaire qu’il y a un vice dans nos démocraties et que le mode de désignation des candidats aux fonctions électives est à reconsidérer totalement. José Socrates, qui a dirigé le pays de 2005 à 2011, a été arrêté vendredi soir lors de son arrivée à l’aéroport de Lisbonne, de retour d’un séjour à Paris, dans le cadre d’une enquête pour fraude fiscale, blanchiment d’argent et corruption. L’enquête, qui a été accompagnée d’une série de perquisitions , porte sur des opérations bancaires et des transferts d’argent d’origine inconnue, s’est contenté d’indiquer le ministère public. Selon la presse portugaise, la justice se penche notamment sur l’achat d’un appartement à Paris, où José Socrates a vécu en 2012 pour poursuivre des études de philosophie à Sciences Po. Les doutes porteraient sur la provenance des fonds consacrés à l’acquisition de l’habitation, estimés à 3 millions d’euros. Le parquet général a précisé qu’il n’y avait aucun lien avec l’opération Monte Branco, un coup de filet anti-corruption qui avait entraîné l’arrestation en juillet de l’ancien PDG de la banque Espirito Santo (BES), Ricardo Salgado. Mis en cause par la presse dans cette affaire en juillet, José Socrates avait fustigé une campagne de « diffamation »: « je n’ai pas de capitaux et pas de compte à l’étranger. J’ai le même compte bancaire depuis plus de 25 ans », avait-il assuré. L’ancien Premier ministre, le premier du Portugal à subir un tel sort, devait être présenté au juge samedi, tout comme trois autres suspects qui avaient été déférés devant la justice la veille. Selon des sources judiciaires citées par l’agence Lusa, il s’agit de l’ancien patron d’une entreprise de construction, d’un avocat et d’un représentant d’une multinationale pharmaceutique. La nouvelle de l’interpellation a fait l’effet d’une bombe au sein du monde politique, fragilisé par une série d’enquêtes judiciaires éclaboussant les hautes sphères de l’Etat. Parmi celle-ci figure le scandale de corruption lié à l’octroi de visas « dorés » à de riches étrangers, éclaté il y a à peine une semaine. Cette affaire a coûté sa place au ministre de l’Intérieur, Miguel Macedo, qui a démissionné dimanche sans être visé directement par l’enquête. L’arrestation de José Socrates intervient par ailleurs au plus mauvais moment pour le maire de Lisbonne, Antonio Costa, qui devrait être désigné samedi secrétaire général du parti socialiste, principale formation d’opposition, à l’issue d’un scrutin des militants dont il est l’unique candidat.
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