Patrick Balkany : encore dans la tourmente judiciaire en Centrafrique

Patrick Balkany : encore dans la tourmente judiciaire en Centrafrique

Encore une procédure supplémentaire contre les Balkany, cette fois en Centrafrique. Déjà mis en examen en France pour corruption passive et blanchiment de fraude fiscale, Patrick Balkany serait dans le viseur de la Centrafrique. Le parquet national financier a été saisi d’une demande d’information judiciaire visant le député-maire UMP de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), émanant de la République centrafricaine, affirme L’Obs, mercredi 12 novembre. Selon le magazine, l’élu est soupçonné d’être l’un des bénéficiaires de commissions occultes dans l’affaire Uramin : le règlement d’un litige entre Areva et le précédent gouvernement centrafricain aurait donné lieu au versement de plus de 30 millions d’euros de commissions. Le groupe français a racheté en 2007 la société canadienne Uramin et ses mines d’uranium. D’après L’Obs, Patrick Balkany a, de longue date, noué des liens « avec les puissants de Centrafrique et du Tchad », notamment par l’intermédiaire d’un « conseiller au commerce extérieur ». Interrogé par le magazine, l’avocat de la Centrafrique, William Bourdon, a « de bonnes raisons de penser qu’une information judiciaire sera ouverte ». Pourtant Patrick Balkany se dit « pauvre comme Job » mais posséderait avec son épouse, selon les enquêteurs, deux majestueuses villas, l’une sur l’île de Saint-Martin, située à quelques encablures des Antilles, l’autre à Marrakech. L’information n’est pas nouvelle ni même les interrogations suscitées par leur fastueux train de vie. L’ampleur cependant des dépenses du couple, élus de la République, à la tête de la mairie de Levallois depuis plusieurs décennies, surprend encore.  Des impôts, en revanche, ils n’en payent quasiment pas. Ils s’en font même rembourser, à hauteur de 6 000 euros, comme Isabelle Balkany, au titre de personne isolée ! L’impôt sur la fortune ? Les Balkany n’y sont étrangement pas plus assujettis. Monsieur le maire de Levallois n’aurait d’ailleurs déclaré en 2012 « que » 87 175 euros de revenus d’après les notes publiées, ce mercredi 22 octobre, par le Monde. Ce qui n’aurait pas empêché l’élu de rémunérer son personnel domestique à hauteur de… 127 000 euros. Ni au couple de prélever pour une année jusqu’à 360 000 euros sur leurs comptes en banque. Pour le Pôle financier, l’affaire ne fait pourtant pas de doutes. Est évoqué un « schéma sophistiqué de fraude » au sujet de l’acquisition des deux villas. Un montage en réalité pas si « complexe » selon l’avocate Anne-Eugénie Faure, conseillère municipale à Levallois, et ancienne candidate socialiste aux municipales 2014 contre le maire sortant, Patrick Balkany.  Mise en examen dès le mois de mai, Isabelle Balkany est en effet facilement apparue comme le bénéficiaire économique de la société, basée au Liechtenstein, propriétaire de la villa de Saint-Martin. Pis, Patrick Balkany serait pour sa part titulaire du contrat d’assurance habitation de la dite demeure. Les Balkany n’ont pas « de limites, ils vont garder la tête haute et dire qu’on leur en veut » estime Anne-Eugénie Faure. Sauf que cette fois, poursuit-elle, « ils ont commis des erreurs ». Notamment liées à l’achat de la villa marocaine.  Le lien établi entre le couple et leur riad supposé n’est pas direct. Néanmoins, le bénéficiaire économique de la société à laquelle appartient la villa au Maroc n’est autre que le bras droit de Patrick Balkany, Jean-Pierre Aubry, également mis en examen. « On se dit que pour remplacer Jean-Pierre Aubry à la direction de la Semarelp (la société mixte d’aménagement, de rénovation et d’équipement de Levallois, ndlr), les Balkany ne vont pas prendre quelqu’un qui aura aussi à s’expliquer… Eh bien non, ils choisissent Michel Perez, le directeur adjoint de Jean-Pierre Aubry, ça ne les dérange pas ! » ironise l’élue de l’opposition qui revient par ailleurs sur la présence d’un mystérieux cheikh saoudien, Al-Jaber, dans les affaires des Balkany, tant au Maroc qu’à Levallois.  Le millionnaire du golfe, qui figure donc dans le fameux « schéma » d’acquisition de la villa Dar Dyucy à Marrakech, via les parts qu’il détient dans une société égyptienne, s’était curieusement engagé à investir dans les Hauts-de-Seine 243 millions d’euros censés permettre la construction de deux gratte-ciels. Mais le projet a avorté avant l’heure en 2011, faute d’avoir reçu les subventions promises. « Alors que les premiers retards de paiements auraient déjà dû être admis et traités, on constate que rien n’a été payé » analysait à l’époque, lors d’un conseil municipal musclé, Anne-Eugénie Faure. Et d’énumérer le détail des avances de trésorerie consentie par la commune. Le prochain conseil municipal aura lieu dans moins d’un mois, le 17 novembre. La relation des Balkany au cheikh Al-Jaber sera-t-elle évoquée à nouveau ? Qu’en est-il par ailleurs de la dette de la ville, l’une des plus élevée de France avec près de 6 500 euros par habitants ?

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