Austérité : mea culpa du FMI !
Finalement le FMI avoue son erreur d’avoir préconisé l’austérité comme remède à la crise et reconnait même son impuissance à détecter er le prochain choc en raison de la complexité des phénomènes ; Une sorte d’aveu incompétence en quelque sorte. Les interactions des facteurs explicatifs de la crise exigeraient en effet une meilleure prise en compte des dimensions économiques, sociales, sociétales et environnementales alors que la plupart des experts sont des économistes classiques qui se contentent de prolonger les tendances passées. En outre il y a une incapacité chronique à articuler politique macro économique et réalités sectorielles et micro économiques. Ce mardi 4 novembre, un audit interne a très sévèrement critiqué les remèdes à la crise préconisé par le fonds, mêlant à la fois austérité budgétaire et soutien monétaire. »Ce cocktail de mesures a été loin d’être efficace dans le soutien à la reprise et a contribué à la volatilité des flux de capitaux sur les marchés émergents », écrit le bureau d’évaluation indépendant (IEO) du Fonds monétaire international, un organe interne créé en 2001. Son rapport, qui passe au crible la période 2008-2013 rencontre un écho particulier au moment où la reprise mondiale donne encore des signes de faiblesse, au Japon ou dans la zone euro, plus de six ans après la chute de Lehman Brothers. Selon ce document, le FMI a certes d’abord joué un rôle crucial dans la lutte contre la crise en appelant en 2008-2009, « au bon moment », les pays industrialisés à lancer de grands plans de relance budgétaire pour booster l’activité. Mais l’institution a toutefois très vite revêtu ses habits de gardienne de l’orthodoxie budgétaire en recommandant dès 2010 des cures d’austérité et en appelant les banques centrales à prendre le relais des Etats pour soutenir l’activité. L’appel à la consolidation budgétaire était « prématuré » et a fini par étouffer la reprise, assure ainsi l’IEO qui ne fait toutefois qu’effleurer l’impact controversé des plans d’aide du FMI en zone euro, notamment en Grèce et au Portugal. Le FMI lui-même avait esquissé un début de mea culpa à l’automne 2012 en reconnaissant avoir sous-estimé l’impact de l’austérité sur la croissance. Récemment, il semble par ailleurs avoir de nouveau changé de braquet en préconisant des investissements massifs dans les infrastructures, quitte à creuser les dettes publiques. D’après l’IEO, le soutien des banques centrales, combinant taux proches de zéro et rachats d’actifs, a été crucial après la crise mais il n’a pas pu se substituer entièrement au levier budgétaire des Etats. « De nombreux analystes et dirigeants politiques ont soutenu que des politiques expansionnistes sur le plan monétaire et budgétaire, marchant main dans la main, auraient été plus efficaces pour stimuler la demande », note l’IEO. Surtout, ces mesures d’injections massives de liquidités ont eu des retombées négatives dans le monde auxquelles le Fonds aurait « dû porter une plus grande attention », indique le rapport. Le rapport se montre également circonspect sur la capacité du FMI à détecter le prochain chocs financier, en raison de mécanismes devenus « trop complexes ».
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