Budget : L’Italie dit non à Bruxelles
L’Italie a divulgué la lettre de Bruxelles concernant la condamnation de son budget (contrairement à Hollande qui la cache), en outre Renzi, le chef du gouvernement italien, a dit non aux exigences de la commission européenne qui lui impose de faire au moins 6 milliards d’euros d’économies supplémentaires. Matteo Renzi juge ces demandes de Bruxelles «inacceptables», alors que les conditions économiques se sont «dégradées dans toute l’Europe». L’Italie est, il est vrai, particulièrement mal en point. La péninsule, qui a déjà perdu 9 % de PIB depuis 2007, risque une nouvelle récession, d’après les dernières prévisions de la Banque d’Italie. La croissance aurait reculé au troisième trimestre, après s’être déjà repliée de 0,3 % au deuxième trimestre. Dans ce contexte morose, l’Italie a adopté un budget audacieux de relance, qui prévoit 18 milliards d’euros de baisses d’impôts sur les ménages et les entreprises. Son objectif: créer 850.000 emplois pour les jeunes en trois ans et relancer la croissance. Le déficit public reste dans les clous, à 2,9 % du PIB, mais le déficit structurel (hors effet de conjoncture), qui devait revenir à l’équilibre en 2015, reste quasiment intact, contrairement aux engagements du gouvernement italien. Le retour à l’équilibre structurel - un indicateur très important dans le pacte de stabilité – est repoussé à 2017. Pour Bruxelles, c’est là que le bât blesse. «Je vous écris pour vous demander les raisons qui ont conduit à ce que l’Italie prévoit de ne pas se conformer au pacte de stabilité et de croissance en 2015», écrit Jyrki Katainen dans une lettre envoyée au ministre italien de l’Économie, Pier Carlo Padoan. «Je voudrais également savoir comment l’Italie pourrait respecter ses objectifs relatifs au pacte de stabilité et de croissance en 2015.» Le ministre de l’Économie affirme que «l’Italie est en règle» et que Bruxelles «ne recalera pas ses comptes». Mais au cas où, l’Italie a mis de côté une cagnotte de 3,4 milliards d’euros dans son projet de budget 2015. Une somme dont elle aimerait ne pas avoir à se servir… Le chef du gouvernement italien mise sur la discussion au sommet à Bruxelles et sur la nouvelle Commission présidée par Jean-Claude Juncker, qui entre en fonction le 1er novembre prochain, pour mettre fin à «une longue saison d’austérité aveugle». Et Matteo Renzi d’insister: «Espérons que le changement de politique permettra de construire une Europe des peuples qui ne soit plus celle des technocrates.»
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