Un prix Nobel d’économie inconnu des médias

Un prix Nobel d’économie inconnu des médias

En France il y a deux types économistes, ceux qui travaillent dans leur laboratoires et produisent  des recherches, de l’autre ceux qui passent leur temps dans les médias et qui ont tout juste le temps de mettre leur nom sur les thèses de leurs étudiants. Jean Tirole, lui est un véritable économiste, très connu aux Etats-Unis notamment mais inconnu en France. Il   s’est vu décerner lundi le prix Nobel d’économie pour ses travaux sur la régulation de secteurs économiques dominés par quelques grands acteurs, comme l’électricité ou les télécommunications, un des nombreux sujets d’étude de ce chercheur parmi les plus brillants de sa génération. Président de l’Ecole d’économie de Toulouse, il est le premier Français couronné dans cette discipline depuis Maurice Allais (1988), lui-même devancé par le franco-américain Gérard Debreu (1983). Jean Tirole, 61 ans, est de plus le deuxième lauréat français d’un prix Nobel cette année, après Patrick Modiano, sacré jeudi en littérature. L’Académie royale de Suède a dit avoir voulu honorer « un des économistes les plus influents de notre temps » qui a « éclairci les moyens de comprendre les secteurs économiques dominés par quelques grands groupes pour les réguler ». « Je suis vraiment très ému », a dit à Toulouse Jean Tirole, dont le nom figurait depuis des années parmi les favoris pour ce prix longtemps considéré comme une chasse gardée des Américains. Pour Staffan Normark, secrétaire permanent de l’Académie royale suédoise des Sciences, le thème honoré par les jurés suédois cette année tient à « comment dompter les grands groupes puissants » dans des secteurs auparavant dominés par des monopoles publics. Selon l’Académie, les travaux de Jean Tirole ont montré que la régulation des marchés devait être soigneusement adaptée à l’environnement de chaque secteur plutôt que de reposer sur des mesures générales comme les limitations de prix, qui peuvent faire plus de mal que de bien. Jean Tirole a travaillé aussi sur des sujets comme les bulles de crédit, estimant que la crise financière de 2008-2009 était avant tout le résultat d’une régulation insuffisante. « C’est la figure dominante en matière d’organisation industrielle. La question n’était pas de savoir s’il allait avoir le prix Nobel mais quand », a déclaré Paul Klemperer, professeur d’économie à Oxford, « il nous a donné les moyens de penser la régulation des entreprises ». Polytechnicien de formation et diplômé de l’Ecole nationale des ponts et chaussées, Jean Tirole était un mathématicien au départ avant de se tourner vers l’économie. « On pouvait faire d’une part des modèles très abstraits en utilisant les maths mais on pouvait dans le même temps être dans les sciences humaines et sociales », a-t-il expliqué. Sa grande innovation a été d’introduire la théorie des jeux et la théorie de l’information dans l’économie industrielle mais aussi l’économie internationale. Ses travaux ont porté sur des sujets étroitement liés à l’actualité comme les aides publiques, la réglementation de la concurrence, les crises financières. Il s’est penché aussi sur le réchauffement climatique, la problématique étant, selon lui, de « trouver les bons instruments pour inciter » particuliers, entreprises et administrations à combattre les émissions de gaz à effets de serre.

 

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