Transition énergétique : du pipeau !
On sait bien que la transition énergétique demandera du temps ; elle est nécessaire mais ce n’est pas ce gouvernement qui la décidera ou même qui l’influencera. Le projet de loi sur la transition énergétique c’est du pipeau car hormis la décision de supprimer les sacs plastiques (une bonne mesure toujours bonne à prendre), le reste est reportée en 2030 et au delà. (Ne parlons pas du nucléaire, Hollande ne sait même plus s’il va fermer Fessenheim !) C’est à dire à une époque où nombre de socialistes auront disparu du paysage politique et peut-être même définitivement. Deuxième éléments qui prouve que cette une loi d’intention est non d’orientation c’est que les moyens sont dérisoires. Enfin les mesures concernant la politique de transport sont complètement indigentes. Pas étonnant Ségolène navigue entre la voiture et les transports collectifs. Les transports collectifs font en effet partie des grands oubliés de la loi de transition énergétique adoptée hier matin à l’Assemblée nationale. Faute de ressources financières, les grands chantiers de transports « verts » ont aussi été remisés au placard, à l’exception du canal Nord-Seine relancé par Manuel Valls il y a deux semaines et pourtant un investissement qui n’est pas fondé. . Ségolène Royal préfère miser sur le déploiement de la voiture électrique grâce aux flottes de l’État et des entreprises publiques. La loi a été écrite sous une forte contrainte financière. Le coût du crédit d’impôt pour la rénovation énergétique des logements n’a pas encore été calculé. Il sera, lui, voté dans le projet de loi de finances cet automne. Mais l’ensemble des mesures devraient coûter environ 10 milliards d’euros sur trois ans. « Ces 10 milliards ne relèvent pas de la dépense publique », expliquait la ministre cet été lors de la présentation de la loi. Elle a dû se résoudre à mettre à contribution d’autres bras armés de l’État. Environ 5 milliards d’euros devraient venir de prêts bonifiés de la Caisse des dépôts pour les collectivités locales. La Banque publique d’investissement participera aussi à l’effort à travers des crédits « verts » aux entreprises. Les aides publiques aux énergies renouvelables ont été sérieusement revues à la baisse alors que celles accordées depuis 2007 coûtent encore cher. En 2007, le Grenelle de l’environnement avait prévu un soutien massif à ces énergies alternatives. Le coût des subventions publiques est passé de 2 milliards d’euros en 2010 à 5 milliards d’euros en 2013. Cette fois, la loi de transition énergétique ne prévoit quasiment plus de coup de pouce, obligeant les industriels à s’autofinancer. Ils devront se contenter de mesures administratives. « Les plafonds des aides seront revus chaque année, explique Jean-Louis Bal, le président du Syndicat des énergies renouvelables. Notre développement sera piloté en fonction des financements et plus seulement en fonction d’un objectif écologique. » Ségolène Royal vise toutefois un horizon très ambitieux pour 2030. Les éoliennes et les panneaux solaires devront fournir 32% de la consommation française. Un objectif difficile à atteindre alors que celui du Grenelle – 20% en 2020 – est déjà hors de portée. « Cette loi contient des objectifs forts mais ne livre aucun moyen pour les atteindre, déplore Cyrille Cormier, de Greenpeace. Derrière, ça ne suit pas. » L’association antinucléaire déplore que les centrales françaises puissent être prolongées au-delà de quarante ans d’existence. Une décision qui empêche à nouveau de dégager des crédits pour les énergies renouvelables.
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