Assurance chômage : Macron menacé ?

Assurance chômage : Macron menacé ?

En mettant les pieds dans le plat de l’indemnisation chômage (avec des gros sabots), Macron pourrait bien être menacé politiquement. Il n’a pas complètement tort, le régime de l’Assedic ne peut supporter un tel déficit, cependant ce déficit découle directement du chômage de la politique économique menée. Hollande, prudent a déclaré que la reforme n’était pas à l’ordre du jour. Par ailleurs Macron s’aventure sur les terres du ministre du travail, Rebsamen. Valls, lui est pour la reforme mais il s’est fait recadrer par Hollande. Bref il y a sûrement des choses à faire bouger sur l’indemnisation des chômeurs mais ce n’est  sans doute pas la meilleure méthode que de commencer dans la cacophonie.  En effet Les réactions affluent après l’interview d’Emmanuel Macron dans le JDD. Le ministre de l’Economie relance le débat sur la réforme de l’assurance chômage. Selon lui, il ne doit y avoir « ni tabou, ni posture ». Mais à la sortie du Conseil national du parti socialiste, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a adressé un petit rappel au ministre. « La gauche n’a pas de tabous mais elle a quelques totems. En particulier le fait que quand un président de la République s’exprime, les ministres appliquent« , a-t-il déclaré à la presse. Dans l’interview publiée dimanche dans la presse, le ministre de l’Economie rappelle que l’assurance chômage « est en déficit de quatre milliards d’euros. Quel responsable politique peut s’en satisfaire ? », déclare-t-il, ajoutant que la réforme déjà menée était « insuffisante ». Mais à gauche, le message est clair : on ne touche pas à l’assurance chômage. François Kalfon, tenant de Gauche populaire et secrétaire national en charge de l’emploi et du travail, rappelle au micro d’Anne-Laure Dagnet que « ce n’est pas l’orientation des socialistes« . « Si on remet en cause quelque part cette durée d’indemnité, c’est qu’on suppose que finalement les chômeurs ne cherchent pas de travail, alors que c’est une réalité qui est picrocholine par rapport au caractère massif du manque d’emplois, par rapport au caractère massif des destructions d’emplois dans ce pays [...] Donc, vraiment, la priorité, ça n’est pas de réduire les droits, et finalement les sécurisations, pour les demandeurs d’emploi. C’est de les protéger et c’est y compris de leur proposer une façon alternative pour retrouver du travail« , réagit-il.  Même son de cloche venant de Laurent Baumel, député PS d’Indre et Loire et frondeur, sur France info. « C’est pas tabou mais dans une période de chômage massif comme ça, où l’immense majorité des chômeurs ne choisit pas d’être au chômage mais est simplement confronté » à l’absence d’offres d’emplois, le ministre de l’Economie devrait plutôt se demander si la politique économique que l’on mène créé suffisamment d’emplois plutôt que de pointer du doigt la responsabilité individuelle de gens qui sont d’abord des gens malheureux d’être au chômage. Je pense que c’est très décalé par rapport aux réalités humaines que vivent les Français concernés. Au mieux, il (Emmanuel Macron) donne des éléments pour essayer de rassurer Bruxelles dans une stratégie de bon élève français que je déplore d’ailleurs, ou alors il est simplement dans des provocations idéologiques, sans même se rendre compte à quel point ces provocations peuvent être blessantes pour les électeurs qui ont fait confiance à François Hollande et qui font confiance à la gauche« , lance le député.  Emmanuel Macron qui juge la dernière réforme sur l’assurance chômage insuffisante et qui menace les partenaires sociaux de reprendre la main si les syndicats ne font pas le boulot… Tout simplement insupportable pour Stéphane Lardy, chargé des questions d’emploi chez Force Ouvrière. « Ce petit jeu qui est en train de s’installer entre le mauvais flic et le bon flic – on a Manuel Valls qui intervient, le président François Hollande qui intervient après en disant ‘mais non, pas du tout’, François Rebsamen d’un côté, Emmanuel Macron de l’autre – on nous prend vraiment pour des imbéciles ! Bien évidemment tout cela est très bien orchestré, donc maintenant ça suffit ! J’attends qu’Emmanuel Macron, au lieu de nous faire des interviews à deux balles dans son bureau comme il le fait,  il fasse son travail. Pour que le chômage baisse en France, il faut 1,5 % de croissance. Qu’il redynamise l’économie au lieu de s’en prendre aux plus précaires et aux plus pauvres!« 

 

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