Sur France 2 : Juppé marque des points contre Sarkozy
Prestation réussie pour Juppé, calme, décontracté mais pertinent (bien que parfois un peu vague) et vif surtout vis-à-vis de Sarkozy. Un sondage après l’émission confirme ce succès (meilleur score de tous les politiques invités). Invité de l’émission politique Des paroles et des actes sur France 2 ce jeudi soir, l’ancien Premier ministre Alain Juppé a multiplié les piques contre Nicolas Sarkozy, qu’il risque d’affronter à la primaire pour la présidentielle. Sur le plateau de France 2, Alain Juppé n’a pas voulu attaquer frontalement l’ancien président. « Je l’ai dit 25 fois : Sarkozy n’est pas mon adversaire », a-t-il martelé. Si le maire de Bordeaux a qualifié de profondément injuste que l’on qualifie d’échec le quinquennat Sarkozy, il ne s’est tout de même pas privé d’envoyer quelques piques à l’ancien chef de l’État. Notamment lorsqu’il a évoqué sa candidature à la primaire de l’UMP. « Moi je suis plutôt quelqu’un qui fait appel à la réflexion plutôt qu’à la fébrilité », a-t-il lâché. Il y a dix jours, Nicolas Sarkozy avait égratigné Alain Juppé sur son âge et avait dit qu’il aurait besoin de lui à l’avenir, le renvoyant ainsi à un simple rôle de collaborateur. « J’ai connu Nicolas Sarkozy quand j’avais 30 ans et j’aurai besoin de lui demain », a répondu l’ancien Premier ministre. Son dernier coup de griffe a été porté contre les conférences données à l’étranger par Nicolas Sarkozy et payées à prix d’or. « C’est un problème d’éthique personnelle, a estimé Alain Juppé. Je donne des conférences à l’étranger, je crois n’avoir jamais reçu un euro, un dollar ou une livre. Peut-être 1 000 euros une fois, je crois… » L’ancien Premier ministre a hier soir défini sa méthode : apaiser, rassembler, réformer. Une manière là aussi de se démarquer de Nicolas Sarkozy. En meeting à Saint-Julien-lesVillas, dans le département de l’Aube, Nicolas Sarkozy s’est livré à une séance de questions-réponses avec le public. À celle lui demandant s’il était favorable à des primaires à l’UMP, l’ancien président s’est posé en rassembleur. « Les primaires, on en parle, il faut les faire. Car si on ne les faisait pas, ça créerait une division entre nous. Je ne peux pas dire ‘Je veux rassembler’ et qu’il y ait le moindre doute sur le sujet ». Compétitivité, Europe, immigration, les questions se sont enchaînées facilement pendant une heure et demie, avant que Nicolas Sarkozy décide de se poser lui-même la question qui fâche, pour mieux dénoncer « l’instrumentalisation scandaleuse des affaires qu’on invente », à commencer par l’affaire Bygmalion. « Quand j’ai fait la campagne de 2012, j’étais président de la République. J’étais sur les estrades et en même temps, je gérais la France. Est-ce que vous croyez vraiment que j’avais l’occasion de regarder les contrats de toutes les sociétés qui travaillaient pour faire le meeting, faire le décor. Si j’avais le moindre doute, si j’avais la moindre crainte, est-ce que vous croyez que je serais revenu ? », a-t-il demandé à la salle.
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