BCE : les marchés déçus
Les investisseurs se sont montrés déçus par les annonces faites par le président de la Banque centrale européenne (BCE). Ou, plutôt, par ce qu’ils ont considéré comme une absence d’annonce en ce qui concerne de nouvelles mesures de soutien en faveur de l’économie de la zone euro. Pourtant, M. Draghi a donné, depuis Naples (Italie), où se tenait la réunion mensuelle de l’institution, le coup d’envoi aux achats d’asset-backed securities (ABS), ces titres fabriqués à partir de diverses créances d’entreprises grâce à la technique de la « titrisation ». Ce programme démarrera au quatrième trimestre et s’étalera sur deux ans. Mais M. Draghi n’a rien dit sur le montant d’ABS qu’il prévoit de racheter. Et c’est cette absence de quantification qui a déçu les attentes des investisseurs. Les marchés redoutent ce programme ne soit pas suffisant, notamment pour faire remonter une inflation tombée à 0,3 % en octobre dans la zone euro – au plus bas depuis fin 2009. En théorie, l’objectif visé par l’institution avec ce plan de rachat d’ABS est simple : relancer le crédit aux entreprises de la zone euro. En transformant des créances en titres ensuite revendus sur les marchés, la titrisation permet aux banques d’alléger leur bilan et donc, d’accorder de nouveaux crédits. Or, le marché européen des ABS est aujourd’hui au point mort : les émissions sont passées de 1 200 milliards de dollars en 2008 à 239 milliards en 2013, selon le think tank Bruegel. « En proposant aux banques de leur racheter des ABS, la BCE espère relancer ce marché et par là, stimuler la production de crédit aux PME », résume Jessica Hinds, chez Capital Economics.
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