G20: l’Allemagne freine la relance européenne
L’Allemagne et en particulier son ministre des finances freine des quatre fers pour ne pas relancer la croissance en Europe par peur d’avoir à en payer la facture. Par exemple Wolfgang Schäuble refuse que les fonds non-utilisés du MES servent à investir en Europe pour de raisons juridiques. Le MES étant destiné à soutenir les pays en difficultés financières et non les investissements. Un prétexte évidemment car le MES pourrait utilement soulager les déficits des Etats pour leur permettre d’investir davantage. A l’occasion d’un G20 des ministres des Finances en Australie ce week-end, l’argentier allemand Wolfgang Schäuble a rejeté l’idée de mobiliser pour l’investissement les fonds du Mécanisme européen de stabilité. Un consensus européen pour relancer l’investissement dans l’Union est atteint. Mais les officiels européens sont très loin d’un accord sur la question du financement de ces investissements. Le ministre allemand des Finances, pour sa part, refuse que l’argent non-utilisé à des fins d’assistance par le Mécanisme européen de stabilité (MES) soit mobilisé. Wolfgang Schäuble a donné sa position sur ce sujet à l’occasion d’un G20 finances, la réunion des 20 ministres des Finances des pays qui représentent à eux-seuls 85% du commerce mondial, en Australie les 20 et 21 septembre. Le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung écrivait samedi que les proches du futur président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker envisagent cette option, idée à laquelle le Luxembourgeois lui-même est sensible, ajoutait le quotidien. « Cela n’a rien à voir avec le financement de l’investissement », a dit Schäuble, à la fin d’une réunion des grands argentiers du G20. Ce fonds a été créé pour aider les pays en difficulté et à faire en sorte que les investisseurs ne parient plus sur leur faillite, a-t-il ajouté. « Mais par dessous tout, le fonds est là pour ne pas être employé et pour créer de la confiance ». Le seul moyen d’utiliser les fonds du MES, ce dispositif mis en place au plus fort de la crise de la dette souveraine en Europe, et dont la capacité maximale de prêt s’élève à 400 milliards d’euros, il faudrait modifier son statut, ce qui exigerait le soutien des Etats membres. Juncker veut présenter un plan d’investissement de 300 milliards d’euros en novembre, sans création de nouvelle dette, pour tirer l’Europe de la récession et stimuler la croissance et l’emploi. Les Etats membres de l’Union européenne ont chargé la Commission européenne et la Banque européenne d’investissement (BEI) de proposer des projets créateurs de croissance. Outre cette volonté commune d’investir en Europe, le G20 se mobilise aussi sur cette question. Les argentiers des nations qui composent le groupe ont en effet annoncé, ce dimanche, leur volonté d’atteindre une progression de leur PIB d’1,8% supplémentaires. Pour y parvenir, ils se sont mis d’accord sur 1.000 mesures, en particulier des investissements dans les infrastructures, des réformes financières et des initiatives pour développer les échanges, selon le communiqué final dimanche.
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