L’enseignement en France est obsolète
On le sait depuis longtemps, la France figure en queue de tous les classements internationaux en matière d’enseignement, cette fois c’est l’OSDE qui condamne un système et un contenu inadapté aux enjeux de la période. La France de la base jusqu’u sommet forme des élèves qui récitent (en CP comme dans le supérieur), non des élèves capable de créer et d’agir. Inégalitaire, pas pertinent, trop académique, prodigué par des enseignants considérés comme des ouvriers d’usine par leurs autorités et leurs syndicats : le directeur de l’éducation de l’OCDE n’est pas tendre avec l’enseignement en France. Andreas Schleicher est le responsable du système Pisa d’évaluation du niveau des élèves de 15 ans de 65 pays, où la France figure souvent en médiocre position -à la 25e place dans le dernier classement- ce dont souffrent surtout les classes sociales défavorisées. « L’enseignement n’est pas pertinent en France », déclare-t-il dans une interview publiée vendredi par Le Monde. « On y est en décalage. Le monde moderne se moque bien de ce que vous savez. Il s’intéresse à ce que vous savez en faire. Il a besoin de gens créatifs, capables de croiser les sujets quand l’école française fait encore trop réciter des leçons. » Le directeur allemand de l’éducation de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ajoute que « l’école française est l’une des plus inégalitaires au monde, alors que l’égalité est un sujet omniprésent dans le débat ». « Elle est très loin de l’idéal dont rêve ce pays, en dépit d’efforts conséquents comme le temps que les jeunes Français passent en classe et l’âge précoce auquel on les y envoie! » Les Français, qui se gaussent souvent des bons résultats dans l’étude Pisa des écoles asiatiques qui seraient selon eux des machines à produire des robots, se protègent selon lui par « des stéréotypes sur l’école asiatique ». « Les enseignants (en Asie) sont formés à la gestion de classe, bien mieux qu’en France », dit Andreas Schleicher, selon qui le système « ne leur facilite pas le travail ». « L’institution les traite comme des exécutants qui sont là pour faire passer un programme. Ils sont comme à l’usine, font leur travail dans leur coin », souligne-t-il en fustigeant une « formation initiale (…) trop académique ». En outre, la pratique française, qui permet aux enseignants « installés dans le système » de choisir leur classe, laissant les écoles difficile à des débutants « défie le bon sens ». « Cela crée d’emblée une envie de fuir! Ou de ne pas venir… », estime Andreas Schleicher, selon qui même un salaire supérieur ne suffirait pas à nourrir des vocations. Les syndicats participeraient selon lui à cette situation. « Un pays a les syndicats qu’il mérite », explique-t-il. « Si vous avez un système très ‘industriel’, les syndicats reproduisent cette structure et se battent comme ceux des ouvriers pour les salaires, les effectifs. » Andreas Schleicher estime que la manière dont les réformes sont imaginées en France - »pensées dans le secret des cabinets ministériels par des gens très intelligents et (…) ensuite imposées aux enseignants et aux parents »- aggrave la tendance. Il estime toutefois que les réformes entreprises, comme celles des rythmes scolaires, vont dans le bon sens et encourage la France à les accélérer. « La France peut se rassurer car les grosses réformes ne créent pas vraiment plus de remous que les plus petites. En disant cela, je pense bien sûr à la réforme des rythmes scolaires », ironise-t-il.
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