Le permis de conduire français trop cher
La critique vient des Etats-Unis le permis de conduire français est trop cher et trop compliqué ; Une observation évident d’autant que la préparation est essentiellement centrée sur la conduite de automobile et non sur ce qui est fondamental à savoir la gestion du risque. Conduire ne suffit pas, la conduite sécurisée implique de prévoir en permane le risque potentiel de la route et des autres usagers. Avec un prix (1400 euros en moyenne), une durée (18 mois en moyenne), et un taux d’échec (41%) supérieurs à ses voisins européens, le permis français ne fait pas rêver et le secteur de l’auto-école s’enlise. Chaque année, des centaines de Français passent leur permis à l’étranger pour échapper aux frais excessifs de l’examen et bénéficier d’une procédure plus flexible. L’e-learning, des cours de conduite entre 6h et 23h réservables en ligne, et surtout la possibilité de les prendre partout en France, sont des solutions évidentes à une demande toujours stable, estime le New York Times. Alors pourquoi met-on des bâtons dans les roues d’Ornikar? Le journal américain s’interroge, la start-up ayant pourtant selon lui tout pour réussir. Il fustige la réglementation du secteur, dont profitent les auto-écoles pour étouffer la compétition et gonfler les prix au détriment des consommateurs. Pour les journalistes, les syndicats repoussent tout simplement la fin du monopole des auto-écoles traditionnelles, annoncée par le nouveau modèle prôné par Ornikar. Défenseur d’une concurrence libre qui doit servir à proposer au consommateur les prix les plus bas, le New York Times en profite pour rappeler que 36 autres professions sont elles aussi réglementées et rencontrent le même type de problèmes. L’article pointe également du doigt l’obligation pour les auto-écoles de disposer d’une télé et d’un lecteur DVD pour pouvoir faire passer l’examen du permis de conduire… qui n’en exige pourtant pas l’usage. Et l’étonnement des Américains ne s’arrête pas là. Ils ne comprennent pas non plus pourquoi le gouvernement, qui n’a pas les moyens de proposer un nombre illimité d’examens chaque année, ne facture pas aux élèves la possibilité de passer le permis quand ils le souhaitent. Lorsque le FMI, la BCE et la Commission Européenne ont accepté de renflouer la Grèce, une condition a été imposée: que toutes les réglementations visant à protéger certains secteurs soient levées. Pour le New York Times, c’est la preuve ultime que la France, qui les conserve coûte que coûte, court à sa perte. Cela mettrait à mal ses possibilités d’innovation et entraînerait le déclin de sa propre compétitivité ainsi que la fuite de ses entrepreneurs. Un comble pour un pays dont l’économie chancelle: elle devrait plutôt tendre la main à ces jeunes cerveaux, estime le New York Times. Seul espoir pour Alexandre et Benjamin: que le gouvernement, qui cherche par tous les moyens à regagner des points de popularité, lâche du lest pour faire un geste vis à vis de l’entrepreneuriat, imagine le New York Times. Philippe Colombani, le président de l’Union Nationale des Indépendants de la Conduite, balaye quant à lui d’un revers les arguments d’Ornikar et nie les avantages que présenterait ce nouveau modèle. Pour lui, Ornikar est un «monstre libéral», mené par des individus qu’il qualifie de «sous-doués révoltés».
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