Une guerre mondiale contre l’Etat islamique ?
Il est clair que les djihadistes constituent une menace mondiale d’abord dans les pays musulmans qu’ils pourraient déstabiliser mais aussi dans les autres pays avec les attentats. L’équilibre du monde pourrait ainsi être gravement bouleversé. Seule une réplique internationale impliquant y compris des pays musulmans pourrait faire face à cet « Etat islamique » qui en en fait un mouvement terroriste qui dispose à la fois de moyens financiers, d’organisations et d’armes très efficaces. La menace que constituent les djihadistes de l’État islamique (EI) a donc finalement convaincu les Occidentaux de réagir. Bien qu’il ait fallu attendre l’intervention américaine et le plaidoyer de la France devant ses alliés européens, plusieurs pays de l’UE sont désormais engagés dans la bataille contre l’EI. L’assassinat, mardi, du journaliste américain James Foley par des djihadistes en Syrie, aura fini de convaincre les plus sceptiques. La plupart des grandes puissances européennes vont maintenant livrer des armes aux forces irakiennes en plus d’une aide humanitaire d’urgence pour les populations menacées. Depuis la décision de Barack Obama, le 8 août, de lancer une série de frappes aériennes sur les positions de l’État islamique, qui venait de prendre Qaraqosh, la plus grande cité chrétienne d’Irak, la situation a mis un certain temps à se décanter. Vendredi, les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont cautionné les livraisons d’armes aux combattants kurdes, précisant toute de même que la décision finale revenait à chaque État membre. Si la France a rapidement annoncé l’envoi d’armes, tout en pressant ses partenaires européens de prendre une position commune en ce sens, Berlin, par exemple, n’a réagi que mercredi. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a indiqué qu’une aide militaire pouvant inclure des armes allait être fournie aux Kurdes. De son côté, l’Italie s’apprête à livrer rapidement des armes légères, après que cette décision ait été votée au Parlement mercredi. La vidéo de l’exécution du journaliste James Foley pourrait avoir ravivé la volonté américaine. Une nouvelle vague de 14 bombardements a eu lieu dans le Nord de l’Irak depuis mercredi, et le Pentagone envisage d’envoyer environ 300 soldats supplémentaires en Irak où se trouvent déjà 850 soldats et conseillers militaires. Les autorités irakiennes ont aussi donné le droit aux États-Unis d’utiliser leurs bases militaires, ce qui pourrait permettre aux avions américains d’être plus efficaces sur le terrain et d’intensifier les bombardements. Jeudi, François Hollande a appelé ses partenaires à se réunir pour une conférence sur la sécurité en Irak et la lutte contre l’État islamique. Le chef de l’État peut déjà se satisfaire du pas en avant britannique. Lundi, le David Cameron a en effet déclaré que « l’engagement du Royaume-Uni n’est pas seulement humanitaire et pourrait durer plusieurs mois ». Selon le journal The Times, quelques soldats britanniques se sont brièvement rendus au Kurdistan la semaine dernière, dans le but de préparer un éventuel déploiement d’hélicoptères Chinook pour secourir des membres de la communauté yezidie. Des avions de combat et un drone ont aussi survolé la zone pour surveiller les déplacements des djihadistes.
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