Crise de confiance : l’épargne de précaution augmente
Mauvis indicateurs économiques, manque de visibilité, chômage, défiance vis-à-vis du tournement autant de raiosn qui justifie la montée de l’épargne en France. Au premier trimestre, le taux d’épargne en France a atteint un point haut, à 15,9 % du revenu disponible brut, contre 14,7 % au dernier trimestre de 2013, selon la Banque de France. Globalement, les économistes y voient le signe d’un pessimisme collectif ou un comportement de précaution lié à l’absence de croissance et à l’incertitude conjoncturelle. Le mouvement se poursuivra-t-il ? « On assistera probablement à une petite baisse du niveau d’épargne au deuxième trimestre, car, alors que les revenus n’ont pas beaucoup progressé, la consommation a gagné 0,5 point », prévoit Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Natixis Asset Management. Mais même si le taux d’épargne recule légèrement, il restera à des niveaux très élevés. « Il demeure au premier semestre une grande constante : l’orientation encore trop limitée de l’épargne vers le long terme, les Français privilégiant les actifs assez fortement liquides et non risqués », analyse l’économiste Michel Aglietta. Dans ces flux d’épargne au premier semestre, plusieurs produits financiers conservent une place de premier plan, notamment l’assurance-vie, qui capte une part croissante de l’épargne financière. « En l’absence de mesure fiscale majeure, le produit reste plutôt protégé et présente un risque très limité », note Philippe Waechter. L’épargne des Français s’installe aussi, tout simplement, sur leurs comptes courants. Les dépôts à vue constituent un des principaux postes où les ménages « placent » leur argent. « Quand les taux sont très élevés, les ménages y perdent beaucoup. Mais avec des taux très bas, on y perd peu. D’où, actuellement, une forte inertie à placer des sommes sur des comptes rémunérés », souligne un économiste. Les flux d’épargne s’avèrent en outre très positifs pour le PEL, mais franchement négatifs pour les comptes à terme. Quant à la Bourse, elle ne représente plus grand-chose dans les placements financiers des ménages (moins de 5 %). Après deux krachs séculaires en 2000 et 2007-2008, les Français ont le sentiment que, même sur longue période, la rentabilité n’est pas acquise. Le calcul du taux l’épargne inclut le remboursement des crédits immobiliers, dès lors qu’ils commencent à rembourser le capital. Les Français se sont beaucoup endettés les années précédentes. Une part conséquente de l’épargne actuelle est donc, en réalité, de l’épargne contrainte qu’on peut attribuer au remboursement de crédits. Au 1er août, la rémunération du Livret A a été abaissée au taux historiquement bas de 1 %. Le placement préféré des Français, qui connaît depuis plusieurs mois un ralentissement de sa collecte, en fera forcément les frais.
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