Situation internationale : Hollande réveille-toi
C’est en quelque sorte l’appel lancé à Hollande non seulement tétanisé par la situation interne caractérisé par une croissance zéro qui remet en cause tous les objectifs (dépenses sociales, déficits, chômage, investissements etc.). Mais aussi tétanisé par la situation internationale ou il oscille entre passivité, suivisme et contradiction. »La France a le devoir de faire entendre sa voix. Au risque du déshonneur ». Dans une lettre ouverte publiée dans Le Monde daté de jeudi, François Fillon, Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin – trois anciens Premiers ministres UMP qui assurent provisoirement la présidence du parti – regrette l’attitude de l’Union européenne concernant les conflits à Gaza et en Irak, et appelle François Hollande à aller plus loin. « Le Proche-Orient brûle et l’Europe regarde ailleurs! », s’exclament les trois dirigeants d’opposition, dans une formule faisant écho au cri d’alarme poussé en 2002 par Jacques Chirac sur l’environnement (« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs », Ndlr). Le triumvirat de l’UMP demande la convocation d’un Conseil européen extraordinaire, la réaffirmation de « l’exigence d’un cessez-le-feu et d’un programme humanitaire pour les Palestiniens de Gaza », un « programme massif d’aide humanitaire aux populations déplacées en Irak », le « soutien aux frappes américaines contre les djihadistes irakiens », ainsi qu’une « politique collective de fournitures d’armes aux combattants kurdes ». Un dernier point auquel a répondu François Hollande mercredi. La France acheminera « dans les heures qui viennent » des armes en Irak « pour soutenir la capacité opérationnelle des forces engagées contre l’Etat islamique », a en effet indiqué l’Elysée. « L’Europe n’a pas seulement le devoir d’intervenir, c’est son intérêt », martèlent les trois ex-chefs de gouvernement. « Le cratère ouvert de Syrie et celui de l’Irak nourrissent une menace terroriste franco-européenne qui demain, peut avoir des conséquences redoutables sur la sécurité de notre pays et de l’Europe », estiment François Fillon, Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin. De plus, « la zone est capitale pour notre sécurité énergétique », écrivent-ils. Avant de déplorer que « depuis deux ans, la politique étrangère française oscille au Proche-Orient entre passivité et suivisme » et que « celle de l’Europe y est illisible ». S’ils estiment que les « initiatives de la France et de la Grande-Bretagne vont dans le bon sens », ils précisent également qu’elles « sont insuffisantes » et qu’il faut désormais « un engagement massif de l’Union Européenne ». Par exemple, pour eux, « la question de l’accueil des réfugiés de ce conflit dans nos pays doit être résolue collectivement ». « Aujourd’hui, Monsieur le Président, face aux urgences de la scène internationale, la France, pour faire entendre sa voix, doit avoir l’audace de l’initiative », concluent les anciens Premiers ministres, qui dans l’opposition disent avoir « un devoir de modestie », qui leur interdit toutefois « de garder le silence ». Des critiques qualifiées « d’outrances » par l’actuel ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui les jugent « sans fondement, ni nuance ». « Le combat de politique intérieure ne justifie pas toutes les outrances », écrit le chef de la diplomatie dans un communiqué. Il ajoute que « les graves tensions de la situation politique internationale devraient appeler plutôt le rassemblement que la polémique ». De son côté, le chef du file du PS a raillé l’attitude des responsables de l’UMP. « La question n’est pas de sauver l’honneur de la France », mais « de sauver des vies dans une guerre civile épouvantable », estime Jean-Christophe Cambadélis dans une déclaration écrite à l’AFP. « Hier, les mêmes n’avaient pas de mots assez durs sur la France intervenant au Mali sans l’Europe. Et là où la France est déjà engagée seule sur plusieurs théâtres d’intervention, elle cherche aux Nations-unies ou à Bruxelles à entraîner la communauté internationale », répond le numéro 1 socialiste. Et de conclure : « Nos trois lanciers de l’Irak plaident pour l’honneur de la France. Il eût été plus utile de soutenir l’action de la France dans les instances internationales, et son soutien logistique au gouvernement régional kurde de M. (Massoud) Barzani ainsi que l’instauration d’un gouvernement stable en Irak.
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