Hollande et Valls : réduits à la fonction de commentateurs de l’actualité !
Au sien du gouvernement on cherche vainement comment annoncer les très mauvaise nouvelles économiques qui se profilent pour 2014. Du coup sans doute plus d’annonce mais simplement des commentaires ; d’abord sur l’environnement international instable mais où la France ne pèse pas grand-chose( Gaza, Ukraine, Irak etc.), ensuite sur l’atonie de la croissance en Europe ( la France elle est proche de la stagnation au premier semestre) et on fera autour de 0.4% en 2014), enfin sur les espoirs attendus du pacte de responsabilité pourtant bien entamés par la décision du conseil constitutionnel et dont la mise en œuvre traîne en longueur . De ce fait Valls et Hollande se cantonne à une fonction de commentateurs et de prédicateurs bien vains (« reformer, réformer, réformer a dit Valls sans trop y croire). Jeudi en effet, l’Insee doit annoncer le niveau de la croissance pour le deuxième trimestre. Sans doute une quasi-stagnation, rendant improbable l’hypothèse de 1% retenue par le gouvernement pour 2014. Pour l’atteindre, il faudrait, en effet, arriver à 0,8% de croissance au 3eme et au 4eme trimestre. Autant dire mission impossible. Déjà, le 1er août, à l’issue du séminaire gouvernemental précédant les vacances, Manuel Valls a préparé l’opinion à « une rentrée difficile ». Depuis, le Conseil constitutionnel a retoqué la baisse des charges salariales du Pacte de responsabilité, obligeant l’Elysée et Matignon à trouver un Plan B pour augmenter le pouvoir d’achat des Français modestes alors même que l’économie franche. Le Premier ministre et peut-être le Président devraient donc s’exprimer sur cette nouvelle donne économique avant même le Conseil des ministres de rentrée, le 20 août, durant lequel sera arrêté l’agenda pour les mois à venir. Manuel Valls a, en tout cas, promis de tenir « un discours de vérité ». Hollande comme Valls savent que le message sur la baisse d’impôt sur le revenu que vont constater 3,7 millions de contribuables dans les jours prochains sur leur avis d’imposition ne suffira pas à remobiliser l’électorat. Pas plus que le désormais sempiternel discours sur les effets attendus du Pacte de responsabilité. « Notre politique, ce sera le pacte, tout le pacte et encore plus loin que le pacte » avait lancé le Premier ministre le 1er août. De même, l’exécutif peut-il se contenter de rappeler les deux rendez-vous de septembre avec les partenaires sociaux, l’un sur l’apprentissage, l’autre sur les investissements? Trop technocratique pour parler à des Français inquiets et impatients. Finalement, malgré la croissance en berne, l’exécutif va surtout expliquer qu’il ne fera pas d’économies supplémentaires au delà des 50 milliards d’euros prévus dans le Pacte de responsabilité. Donc pas de rigueur nouvelle. A la place, il va donc lâcher sur la réduction du déficit. Ce dernier sera largement supérieur à 3,5% du PIB cette année et l’objectif initial de 3% en 2015 peu réaliste. L’Elysée va donc demander la mise en œuvre des flexibilités prévues par l’Union européenne tout en plaidant pour davantage de mesures de relance. Une manière de desserrer l’étau qui pèse sur les Français.
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