Economie : la France dans le rouge partout
Inutile de le cacher la situation de la France est dramatique, tous les indicateurs sont dans le rouge, la croissance proche de zéro, le chômage en hausse, les déficits toujours abyssaux, la fiscalité démente, le commerce extérieur largement déficitaire, la bureaucratie toujours tentaculaire, la confiance dans les chaussettes tant pour les entreprises que pour les ménages. Une situation catastrophique qui pose clairement les conditions du maintien de Hollande jusqu’en 2017 qui ne peut plus sen sortir avec ses gadgets habituels. Même certains au PS demandent la suspension du pacte de responsabilité. Ne parlons pas de l’inversion du chômage ou de la reprise annoncées puis abandonnées en route par Hollande. La croissance française tourne en effet au ralenti. D’après les statistiques de l’Insee, publiées ce vendredi, la production industrielle a reculé de 0,5% au deuxième trimestre par rapport au premier, malgré un rebond de 1,3% au mois de juin. Le recul atteint 1,2% pour la seule production manufacturière. Sur un an, la production industrielle accuse une baisse de 2% et la production manufacturière de 0,9%. Sur cette base, les chiffres de la croissance du deuxième trimestre, publiés par l’Insee jeudi prochain, ne s’annoncent pas bons. La majorité des économistes table sur une croissance très faiblement positive, comprise entre 0% et 0,1% pour cette période. Elle ferait suite à une croissance nulle (+0,0%) au premier trimestre. Et le troisième ne devrait pas être plus reluisant, selon les estimations de la Banque de France. Cette dernière a annoncé, ce vendredi, qu’elle tablait sur une croissance de 0,2% sur la période juillet-septembre, en se basant sur les résultats d’une enquête menée auprès des entreprises qui fait état d’un léger rebond de leur activité en juillet et d’une stabilisation prévue pour le mois d’août. L’Insee, un peu plus optimiste, anticipait fin juin une croissance de 0,3% pour juillet-septembre alors que les économistes tablent aussi sur 0,2%. Si ces données se confirment, l’objectif d’un PIB en hausse de 1% pour l’ensemble de l’année 2014, comme prévu par Bercy, serait définitivement hors de portée. Cette prévision est depuis longtemps jugée ambitieuse par les économistes qui anticipent une croissance limitée à 0,7% cette année. Lundi soir, Moody’s est venue grossir les rangs des pessimistes – qui se composent ente autres de la Commission européenne, du FMI et de la Cour des comptes – en annonçant une croissance de 0,6% pour la France en 2014. Pour 2015, les estimations sont également éloignées de celles du gouvernement: alors que ce dernier table sur une hausse de 1,7%, les analystes s’accordent sur 1,2%. Pour le moment, Bercy campe sur ses positions. Mais la publication des chiffres de l’Insee jeudi prochain devrait l’amener à revoir à la baisse ses prévisions. Ces derniers jours, le gouvernement a déjà préparé le terrain pour cette annonce. Manuel Valls a évoqué une rentrée «difficile». De son côté, François Hollande, qui le 14 juillet affirmait encore que la reprise était là, estime désormais qu’un ralentissement économique n’est «pas impossible» et que la croissance peut encore «s’affaiblir». D’après le Canard enchaîné mercredi, Michel Sapin, le ministre des Finances, aurait avoué lors d’un séminaire gouvernemental que «si on est au-dessus de 0,5 % de croissance à la fin de l’année, ce sera déjà bien». Des affirmations aussitôt démenties par Bercy. Le gouvernement pointe du doigt la mauvaise dynamique en zone euro, également soulignée par le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi. «Si l’on veut détecter un signe dans les données publiées ces deux-trois derniers mois, on peut dire qu’il y a eu un ralentissement dans la dynamique de croissance», a-t-il affirmé hier. L’Allemagne a publié des indicateurs en dessous des attentes, ce qui laisse penser aux économistes que ses chiffres du deuxième trimestre seront marqués par une décélération de la croissance. L’Italie est également en récession. Seul élément positif: la croissance espagnole qui a connu un coup d’accélérateur au deuxième trimestre. Bercy évoque également les problèmes liés au risque de déflation. François Hollande a d’ailleurs lancé un appel- resté sans réponse- à l’Allemagne pour qu’elle soutienne plus fermement la croissance européenne. L’enjeu est important pour la France: sans croissance, elle ne pourra pas respecter ses engagements en matière de déficit public. Selon Moody’s, ce dernier atteindra 4,2% du PIB en 2014 puis 3,6% en 2015, loin des 3,8% et 3% prévus par le gouvernement
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