Ebola : c’est quoi ?
Le virus Ebola déclaré urgence mondiale par les autorités qui ont largement fait preuve d’attentisme et qui minimisent sans doute encore une peu trop les risques d’épidémie en dehors de l’Afrique. « Cette épidémie est pourtant sans précédent, absolument pas sous contrôle et la situation ne fait qu’empirer » : le constat fait par Bart Janssens, directeur des opérations de l’organisation Médecins sans frontières (MSF), est alarmant. Dans une interview à la Libre Belgique, l’humanitaire a confirmé que l’épidémie s’étendait encore, avec « un réel risque de voir de nouveaux pays touchés ». Le dernier bilan de l’OMS, au 23 juillet, totalisait 1.201 cas dont 672 mortels au Liberia et en Sierra Leone. L’épidémie s’est déclarée en Guinée en début d’année, avant de rapidement franchir les frontières. La semaine dernière, le Nigeria a annoncé le premier cas d’Ebola sur son sol, un Libérien ayant voyagé par avion de la capitale libérienne Monrovia à Lagos. Il est décédé le 25 juillet. Autre signe de la virulence de la fièvre, les équipes médicales payent un lourd tribu pour tenter de contenir sa propagation. Le docteur Omar Khan, l’un des principaux médecins en charge de l’épidémie en Sierra Leone, est mort du virus le 29 juillet, après avoir traité près de 100 patients dans le centre anti-Ebola qu’il dirigeait. Selon Reuters, plusieurs dizaines d’infirmiers et aides locaux auraient eux aussi succombé à la fièvre dans le pays. Au Liberia, deux médecins humanitaires américains travaillant pour l’ONG chrétienne Samaritan’s Purse ont été contaminés. L’un deux est dans un état grave selon un communiqué de l’organisation publié mardi. L’Ebola est l’une des formes de fièvres les plus mortelles jamais connues par la médecine moderne. Selon MSF, après une période d’incubation variable (de 2 à 21 jours), les premiers symptômes sont identiques à ceux des autres types de fièvres : faiblesse générale, maux de tête, douleurs musculaires, conjonctivite. S’en suit une deuxième phase, souvent fatale, de vomissements, diarrhées et parfois d’une éruption cutanée. En plus des insuffisances hépatiques, l’Ebola provoque des hémorragies internes et externes. Connu depuis longtemps, le virus présente toutefois différentes espèces, originellement recensées au Zaïre (l’actuelle République démocratique du Congo) dans les années 70-80. Depuis, l’Ouganda, le Soudan, la Côte d’Ivoire et enfin la Virginie, aux Etats-Unis, ont été touchés. Pour les chercheurs, le « réservoir naturel » du virus serait »vraisemblablement” les chauves-souris d’Afrique centrale. Le type d’Ebola apparu en Guinée au début de l’épidémie actuelle viendrait du Congo, ce qui étonne les chercheurs, alarmés par le nombre de kilomètres parcourus par la maladie. Il n’existe aucun vaccin ni remède contre ce virus, qui se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques (dont les éternuements) ou les tissus des sujets infectés. En conséquence, l’OMS estime qu’Ebola est mortel de 25 à 90% des cas, les traitements n’étant efficaces que si le malade est pris en charge dans les premiers jours. Cependant, la fièvre peut mettre plus de deux semaines à se déclarer. Dans les centres anti-Ebola gérés par MSF, les personnes ayant touché un malade sont mises en quarantaine d’observation pendant 21 jours, avec prise de température quotidienne. Si elles n’ont pas développé de fièvre au 22ème jour, elles sont considérées comme non-atteintes. Mais certaines régions restent difficiles d’accès, principalement pour des raisons sécuritaires, et peuvent rapidement devenir de nouveaux foyers de contamination.
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