Croissance : les contradictions du gouvernement
Officiellement on maintient la trajectoire pourtant déjà modeste de 1% pour la croissance en 2014 mais officieusement ce sera plus proche de 0.5%. Du coup il y aura accroissement des déficits ; en cause moins de rentrées fiscales et davantage de dépenses sociales. Manuel Valls a d’ores et déjà annoncé une rentrée « difficile ». Mais à quel point? Bercy a formellement démenti les propos de Michel Sapin sur la faible croissance de 2014. Le ministre des Finances Michel Sapin aurait indiqué au reste du gouvernement que la croissance française cette année devrait tourner autour de 0,5%, au lieu de 1% comme espéré au départ, selon le Canard enchaîné à paraître mercredi 6 août. « Si l’on est au-dessus de 0,5% de croissance à la fin de l’année, ce sera déjà bien », aurait dit le ministre lors du séminaire ayant réuni le gouvernement vendredi dernier. « 0,5% de croissance, c’est certes mieux que ce que l’on a connu, mais moins bien que ce que l’on pouvait espérer », a-t-il ajouté selon l’hebdomadaire. Jusqu’ici, la prévision officielle du gouvernement, déconnectée de celle des économistes et des organisations internationales, est de 1%. Le gouvernement l’avait maintenue le 24 juin alors que l’Insee venait d’abaisser sa propre prévision, à 0,7%. Lundi, l’agence de notation Moody’s avait elle abaissé sa prévision à 0,6%. Le chiffre de 1% sert de base au budget. Or qui dit croissance plus faible, dit à la fois rentrées fiscales moins importantes, et dépenses sociales plus fortes, donc un déficit plus élevé que prévu. Une autre hypothèse centrale du budget est celle de l’inflation, la hausse sur douze mois des prix. Là encore, l’inflation actuelle (0,5% au dernier pointage) est éloignée de la prévision gouvernementale (1,2% en moyenne sur l’année), ce qui a aussi un impact sur le budget, en pesant sur les rentrées de TVA notamment. Toujours selon le Canard, Bercy juge que le déficit public de la France cette année atteindra 4,3% voire 4,4% du Produit intérieur brut (PIB), au lieu de 3,5%, niveau promis à la Commission européenne. Tout dépassement en 2014 mettrait en péril l’objectif de 2015, qui est de ramener le déficit français à 3%, la limite imposée par les traités européens.
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