Crash avion : changer de ton vis-à-vis de Poutine (Cameron)
Le moins qu’on puisse dire c’est que la diplomatie européenne fait preuve dune grande mollesse vis-à-vis de Poutine. Le changement des responsables européens actuellement en ours n’explique pas tout. Notamment le fait que Merkel par exemple se montre toujours mesurée compte tenu des intérêts allemands en Russie. Le Premier ministre britannique David Cameron, lui, a plaidé ce samedi pour plus de fermeté vis-à-vis de la Russie après l’accident de l’avion malaisien, appelant l’Occident à « changer son approche à l’égard de Moscou ». « La Russie peut profiter de cette opportunité pour sortir de cette crise dangereuse qui s’envenime. J’espère qu’elle le fera. Mais si cela ne se fait pas, alors nous devons réagir fermement », écrit David Cameron dans un article publié dans le Sunday Times. Selon lui, s’il est confirmé que l’avion a été abattu par un missile sol-air tiré depuis une zone contrôlée par les séparatistes prorusses en Ukraine, Moscou doit être tenue pour responsable. « Si c’est le cas, alors nous devons être clair sur ce que cela signifie : c’est la conséquence directe de la déstabilisation par la Russie d’un État souverain, de la violation de son intégrité territoriale, du soutien de milices brutales, et de leur entraînement et de leur armement », avance Cameron. « Nous devons réagir à cet affront par l’action. L’action de trouver ceux qui ont commis ce crime et de les traduire en justice. Mais cela va bien plus loin que la justice », écrit-il encore. Avant d’ajouter : « Si le président Poutine ne change pas son approche sur l’Ukraine, alors l’Europe et l’Occident doivent fondamentalement changer leur approche à l’égard de la Russie. Il ne s’agit pas d’action militaire, de toute évidence. Mais il est temps que notre pouvoir, notre influence et nos ressources comptent. » Ces commentaires du Premier ministre britannique se font l’écho de son entretien plus tôt dans la journée de samedi avec ses homologues australien, Tony Abbott, et néerlandais, Mark Rutte. « Les trois chefs de gouvernement sont d’accord que le président Poutine doit s’engager activement avec la communauté internationale et utiliser son influence sur les séparatistes (ukrainiens pro-russes) pour s’assurer qu’ils permettent un accès au site de l’accident » de l’avion de la Malaysia Airlines, ce jeudi dans l’est de l’Ukraine, a rapporté une porte-parole de Downing Street, les services du Premier ministre. « Nous recevons un soutien insuffisant de la part des Russes, nous ne voyons pas la Russie user assez efficacement de son influence pour obtenir des séparatistes, qui contrôlent la zone, l’accès dont nous avons besoin », a quant à lui déclaré à des journalistes le ministre britannique des Affaires étrangères, Philip Hammond. « Tous les regards sont tournés vers la Russie pour s’assurer qu’elle remplit ses obligations dans les prochaines heures », a-t-il ajouté. Il a également précisé que l’ambassadeur de Russie à Londres serait convoqué au ministère britannique des Affaires étrangères qui lui fera part de la position du gouvernement britannique. « Notre objectif maintenant est de sécuriser le site pour qu’il y ait une enquête internationale afin d’identifier les causes et les auteurs, de les traduire en justice, et de s’assurer que les victimes sont traitées avec la dignité et le respect adéquats », a-t-il assuré. « Nous ne pouvons pas encore être catégoriques sur la cause de ce terrible accident mais il y a un faisceau de preuves qui suggèrent clairement qu’un missile a été tiré par les séparatistes à partir de l’est de l’Ukraine », a-t-il également affirmé. La chute ce jeudi de l’avion de la Malaysia Airlines (vol MH-17) assurant la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur a fait 298 morts. Parmi ces victimes, dix étaient britanniques, a répété samedi Philip Hammond.