Travail au noir : bâtiment en tête
Avec le secteur de la restauration- hôtellerie, c’est le bâtiment qui vient en tête du travail au noir. Un chiffre qui monte avec la crise. En cause évidemment des activités surtout de main d’œuvre plombées par les charges sociales. Les redressements opérés par l’URSSAF donnent une idée de ce travail au noir mais très approximative (notamment sur les heures déclarées) ; En outre le détail par taille d’entreprise n’a pas beaucoup de signification car nombre de société externalisent sur la sous traitance les contraintes de gestion du personnel. Les entreprises du BTP présentent un taux de fraude élevé : la moyenne nationale s’établit à une sur sept (13,7%). C’est en Ile-de-France que le travail au noir est le plus rependu avec une entreprise contrôlée sur 4 (24,3%) qui y a recours, suivi par les régions de l’Est (17,9%). A l’inverse, c’est dans l’Ouest que les chefs d’entreprises sont les plus respectueux des droits du travail. Certains métiers sont aussi plus exposés que d’autre: les ouvriers œuvrant dans la peinture et la vitrerie sont ceux qui ont le plus recours au travail illégal (24%), suivi par la construction (21,9%) et la plâtrerie (18,5%). Les professionnels de l’installation d’électricité d’eau et de gaz sont les plus probes, avec un taux de fraude de 6,70%. La taille des entreprises aussi joue: les plus petites, bien souvent des sous-traitant mis sous pression par les grands groupes, enregistrent le taux de fraude le plus élevé, puisque celles qui n’ont que 4 employés sont 18% à frauder, alors que le taux chute à 4% dans les entreprises de plus de 20 salariés. Mais la nature même du travail au noir, qui se traduit soit par la non déclaration d’un employé, soit en dissimulant une partie des heures qu’il a effectué, rend le phénomène difficile à cerner. Impossible pour les contrôleurs de l’Urssaf de détecter tous les contrevenants: pour établir cette étude ils sont allés vérifier les pratiques de 2.605 entreprises représentatives du secteur de la construction en 2013. « Les taux de fraude observés constituent vraisemblablement une borne basse de l’ampleur réelle de la fraude », précise l’Acoss, l’organisation qui pilote les Urssaf. Autre frein : le travail au noir sévit particulièrement le soir ou bien le week-end… autant de plages horaires où les contrôleurs des Urssaf ne peuvent se rendre sur les chantiers, faute d’effectifs. Au final, les 8.000 ont été effectuées, qui ont menés à des régularisations de cotisations de 291 millions d’euros en 2013. Cette année, les Urssaf tablent sur 328 millions d’euros.
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