Valls: après 100 jours, un bilan très maigre
Valls devait changer la donne politique mais surtout économique. En fait Valls est surtout prisonnier des orientations de Hollande et ses marges de manouvre sont à peu près inexistantes. Sur le pan économique, la croissance est toujours absente et le chômage continue d’augmenter. La popularité de Valls encore importante subit cependant une érosion régulière car les résultats ne sont pas au rendez-vous ; reste limage de l’homme décidé – parfois autoritaire mais qui doit s’inscrire dans un cadre obsolète. L’exemple le plus caractéristique set sans doute la fameuse réforme territoriale qui ne changera pas grand chose en matière d’économies des structures. (Sans parler de son incohérence économique, sociale voire culturelle). Certes Manuel Valls a fait passer jusqu’à présent les réformes qu’il souhaite, y compris les baisses de charges des entreprises et les économies budgétaires. Le chef du gouvernement n’a pas hésité à brandir la menace d’une dissolution qui serait fatale à nombre de députés PS frondeurs… Malgré le CICE et les annonces de baisses de charges, la croissance n’a toujours par repris en France. Après l’Insee, le FMIa même revu à la baisse, le 3 juillet, sa prévision pour la France à 0,7% pour 2014 contre 1% précédemment. Les propos pro-entreprises de Matignon relayés par l’Elysée n’ont pas encore redonné confiance. Manuel Valls semble pourtant avoir entendu les entreprises: coup sur coup, il a annoncé un report de la nouvelle législation sur le temps partiel, un étalement du compte-pénibilité, évoqué un allégement du Code du travail et plaidé pour une remise à plat des seuils sociaux. C’est sans doute la principale déception de ces 100 jours: le chômage continue de progresser alors que Valls a fait de l’emploi « la priorité des priorités ». Il y a eu en mai 24.800 demandeurs d’emploi supplémentaires. « Avec un premier trimestre marqué par une croissance et une activité atone, il ne faut pas s’étonner que les chiffres du chômage soient mauvais », a-t-il concédé. Plus généralement sur le front social, Valls n’a pas réussi à convaincre les syndicats de la volonté d’accroître la compétitivité. A preuve la grogne de ceux-ci à la veille de la conférence sociale des 7 et 8 juillet. La CGT et FO lui reprochent ouvertement une trop grande proximité avec le patronat. Même si Arnaud Montebourg a été à la manœuvre et l’a bien fait savoir, le bouclage du dossier Alstom, le 21 mai, constitue l’un des temps forts de ce début de gouvernement. Le 15 mai, Manuel Valls a signé également le décret instaurant un mécanisme de protection pour les secteurs industriels stratégiques. L’opinion a visiblement apprécié selon les sondages. En revanche, le gouvernement Valls n’est pas parvenu obtenir la consolidation du secteur des télécoms. Le geste fiscal en direction de 3,7 millions de ménages modestes dès septembre constitue incontestablement la principale réforme des débuts de Manuel Valls. Par ce geste, l’exécutif a voulu montrer qu’il se préoccupait de l’électorat de gauche qui a boudé le PS lors des municipales. Mais le Premier ministre est désormais attendu au tournant puisqu’il a promis des baisses d’impôts pour les classes moyennes dès 2015. Il a même annoncé des initiatives « d’ici quelques semaines ». Mais il n’a pas voulu dévoiler l’ampleur des marges de manœuvre financières qui y seront affectées dans le prochain budget. La fusion des régions et la mort programmée des départements constituaient l’un des temps forts de la déclaration de politique générale du Premier ministre, en avril. Mais depuis, l’Elysée a voulu reprendre la main en présentant seul la carte des nouvelles régions.
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